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L'ONU appelle Israéliens et Palestiniens à restaurer l'espoir en une solution négociée

Un point d'accès à un village du gouvernorat d'Hébron bloqué par les forces israéliennes en juin 2016 (archives).
OCHA
Un point d'accès à un village du gouvernorat d'Hébron bloqué par les forces israéliennes en juin 2016 (archives).

L'ONU appelle Israéliens et Palestiniens à restaurer l'espoir en une solution négociée

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix dans cette région, Nickolay Mladenov, a invité lundi Palestiniens et Israéliens à faire d'une solution négociée une réalité.

« Il faut que les deux parties s'efforcent d'inverser la trajectoire négative, développent la confiance et rétablissent l'espoir qu'une solution négociée à deux Etats est non seulement un slogan politique, mais une réalité qui peut être atteinte grâce à des négociations », a déclaré M. Mladenov dans un exposé devant les membres du Conseil.

Sans perspective de reprise des négociations, l'évolution sur le terrain continue de nuire à une situation déjà précaire, a-t-il estimé, citant la poursuite des implantations israéliennes illégales, la situation à Gaza qui reste hors de contrôle de l'autorité palestinienne légitime, et le manque de volonté des deux côtés à prendre les mesures nécessaires pour la paix.

« C'est là la réalité qui continue de saper la confiance en une solution à deux États », a constaté le Coordonnateur spécial, qui a notamment dressé un tableau très sombre des conséquences de la poursuite de la colonisation israélienne, dont il a rappelé la claire condamnation tant par les États-Unis, la Russie et l'Union européenne que par le Secrétaire général, tous membres du Quatuor sur le Moyen-Orient.

« Il y a plus de 37 ans, le Conseil de sécurité a considéré que les implantations israéliennes dans les territoires occupés n'avaient aucune valeur juridique et représentaient un obstacle à la conclusion d'une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient. Ce qui était vrai en 1979 l'est tout autant aujourd'hui », a dit M. Mladenov.

Le Coordonnateur spécial a noté que le mois écoulé avait été relativement calme en termes de fréquence et d'intensité de la violence en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, même si plusieurs « incidents de sécurité continuent de susciter des préoccupations ».

Il a ainsi cité une apparente exécution sommaire par les membres des forces de sécurité palestiniennes, le 23 août, d'un homme accusé d'avoir organisé l'assassinat de deux membres des forces de l'ordre. Il a également mentionné le tir de deux roquettes depuis Gaza, le 21 août, qui ont atterri dans une zone résidentielle de Sderot en Israël, sans faire de blessés, et la réponse israélienne, sous la forme de tirs de 60 missiles et 30 obus sur des installations militaires présumées à Gaza.

C'est dans ce contexte que se préparent les élections locales palestiniennes prévues pour le 8 octobre, les premières qui doivent avoir lieu simultanément en Cisjordanie et à Gaza depuis 2006. M. Mladenov s'est félicité de la signature, le 25 juillet, d'un Code de conduite électoral auquel tous les partis et candidats palestiniens doivent adhérer.

Quant à Gaza, le deuxième anniversaire du cessez-le-feu y a été célébré il y a trois jours mais, malgré des progrès dans la reconstruction des dégâts physiques occasionnés par le dernier conflit, « nous sommes encore très loin d'avoir remédié à l'ensemble de ceci, de même qu'aux conséquences émotionnelles et psychologiques ».

Le Coordonnateur spécial a demandé un « changement radical » dans la manière d'apprécier la situation à Gaza, appelant à la levée des restrictions à l'assistance humanitaire internationale et au retour de la zone sous le contrôle de l'Autorité palestinienne.