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Bahreïn : des experts de l'ONU appellent à mettre fin à la persécution des chiites

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai.
Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai.

Bahreïn : des experts de l'ONU appellent à mettre fin à la persécution des chiites

Des experts de l'ONU sur les droits humains se sont déclarés mardi profondément préoccupés par le harcèlement systématique de la population chiite par les autorités de Bahreïn, y compris la révocation de la nationalité de beaucoup d'entre eux.

« L'intensification des arrestations, des détentions, des convocations, des interrogatoires et des accusations criminelles portées contre de nombreux membres du clergé chiite, des chanteurs, des défenseurs des droits humains et des dissidents pacifiques a un effet dissuasif sur les droits de l'homme », ont déclaré ces experts dans un communiqué de presse conjoint.

« Les chiites sont clairement pris pour cible sur la base de leur religion », ont-ils dit.

Les personnes poursuivies sont accusées de rassemblement illégal, d'incitation à la haine contre le régime, de blanchiment d'argent sale et d'actes de terrorisme. « Ces accusations ne doivent pas servir de prétexte pour restreindre la liberté d'expression, la liberté d'association et de réunion pacifique et la liberté de religion ou de conviction », ont souligné les experts.

Selon eux, les autorités bahreïniennes se servent aussi de la Loi sur la citoyenneté bahreïnie ou de la Loi sur la protection de la société contre les actes terroristes pour révoquer la citoyenneté. « Les gens deviennent apatrides et risquent d'être déportés de Bahreïn », ont-ils ajouté.

Les experts ont appelé le gouvernement à mettre fin aux arrestations arbitraires et aux restrictions de mouvement, y compris les interdictions de voyage imposées à divers chefs religieux chiites et défenseurs des droits humains. Ils ont aussi demandé de libérer toutes les personnes qui sont détenues pour avoir exercé leurs droits.

« Le gouvernement ne doit pas recourir à des mesures répressives et nous l'appelons à ouvrir une dialogue avec toutes les parties concernées afin de prévenir des conflits et la violence », ont-ils ajouté.

Ces experts sont l'actuel Président-Rapporteur du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, Sètondji Adjovi, le Rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'expression et d'opinion, David Kaye, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d'association, Maina Kiai, le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, Heiner Bielefeldt, et le Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits humains, Michel Forst.