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Soudan du Sud : Ban Ki-moon appelle à imposer un embargo sur les armes et des sanctions ciblées supplémentaires

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon (à gauche), accompagné de son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’une conférence de presse sur la situation au Soudan du Sud, au siège de l’ONU, à New York, le 11 juillet 2016. Photo : ONU / Mark Garten
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon (à gauche), accompagné de son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’une conférence de presse sur la situation au Soudan du Sud, au siège de l’ONU, à New York, le 11 juillet 2016. Photo : ONU / Mark Garten

Soudan du Sud : Ban Ki-moon appelle à imposer un embargo sur les armes et des sanctions ciblées supplémentaires

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a vivement dénoncé lundi matin la reprise des combats ces derniers jours dans la capitale du Soudan du Sud, Juba, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer un embargo immédiat sur les armes dans le pays et à prendre des sanctions ciblées supplémentaires contre les responsables.

« La reprise des combats est scandaleuse. C'est un nouveau revers. Elle aggrave les souffrances du pays. Elle tourne en ridicule les engagements pris en faveur de la paix », a déploré M. Ban lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York.

Le Secrétaire général a tout particulièrement condamné les meurtres de deux soldats de la paix chinois de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), dont les camps et sites de protection des civils à Juba ont été pris pour cible lors de la reprise des combats dans la capitale, les 7, 8 et 10 juillet, entre soldats de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et de l'APLS dans l'opposition.

M. Ban a également condamné fermement les attaques aveugles contre des civils, précisant que des milliers d'entre eux ont fui leur domicile et notamment trouvé refuge dans les deux camps de la MINUSS à Juba. Il a aussi indiqué qu'au moins deux personnes déplacées ont été tuées dans les sites de protection des civils de la MINUSS dans la capitale et environ 35 autres blessées.

« Les dirigeants du Soudan du Sud ont une fois de plus abandonné leur peuple. Rarement un pays aura gaspillé aussi rapidement autant d'espoir », a dénoncé le chef de l'ONU, constatant l'échec des dirigeants du pays et appelant à ce que justice soit faite pour les atrocités commises au Soudan du Sud depuis 2013. « Ce ne sont pas seulement les dirigeants qui doivent rendre des comptes, mais toute la chaîne de commandement, y compris les chefs du personnel et autres fonctionnaires, complices de la violence », a-t-il dit.

Dans ce contexte, M. Ban a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer un embargo immédiat sur les armes vers le Soudan du sud et à prendre des sanctions ciblées supplémentaires contre les responsables qui entravent la mise en œuvre de l'Accord de paix.

Il a aussi jugé nécessaire de renforcer les effectifs de la MINUSS, estimant qu'elle avait « désespérément » besoin d'hélicoptères de combat et d'autres matériels pour remplir son mandat de protection des civils.

Le Secrétaire général a par ailleurs exhorté le Président Salva Kiir et le Premier Vice-Président Riek Machar à désamorcer les violences et à ordonner à leurs troupes respectives de regagner leur caserne.

« Quand un gouvernement ne peut pas ou ne veut pas protéger son peuple, et quand les parties semblent uniquement résolues à s'enrichir et gagner du pouvoir au détriment de leur peuple, la communauté internationale a la responsabilité d'agir », a dit le Secrétaire général de l'ONU.