Liban : l'envoyée de l'ONU appelle le Conseil de sécurité à être plus attentif à la situation du pays
Lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York, Mme Kaag a déclaré qu'elle avait eu la veille une « discussion constructive » avec les membres du Conseil de sécurité, dans le cadre d'une réunion à huis clos.
A cette occasion, la Coordonnatrice spéciale a dit avoir rappelé au Conseil que l'attaque terroriste qui s'est produite dans le village d'Al-Qaa, il y a moins d'une semaine, est révélatrice de la détérioration des conditions de sécurité au Liban. « Les personnes qui se livrent à des actes de terreur sont infiltrés dans le pays », a-t-elle averti, ajoutant qu'au cours des six derniers mois, il y eu plus de 270 arrestations pour des motifs liés au terrorisme, par rapport à plus de 70 l'an dernier à la même période.
Mme Kaag a déclaré que les forces armées libanaises accomplissaient « un travail phénoménal », mais « avec peu de moyens ». Aussi, a-t-elle appelé à apporter un « soutien tangible » à l'armée peut mieux répondre à la détérioration des conditions de sécurité.
La Coordonnatrice spéciale a également déclaré avoir rappelé au Conseil l'importance de la mise en uvre du plan d'action du Secrétaire général de l'ONU pour prévenir l'extrémisme violent au niveau national. Elle a ainsi demandé au Conseil d'aider le pays à renforcer ses capacités pour y parvenir.
En ce qui concerne l'érosion des institutions de l'Etat, Mme Kaag a fait remarquer que le cabinet était « à peine capable de se réunir, encore moins de prendre des décisions ». Dénonçant le coût pour le pays d'une telle inaction, elle a demandé au Conseil de continuer à travailler avec le Liban, ainsi qu'avec les partenaires régionaux, y compris l'Iran et l'Arabie Saoudite, afin de parvenir à un compromis politique capable de mettre fin à la crise politique et à la question de la présidence vacante.
S'agissant de l'impact de la crise en Syrie sur le Liban, la Coordonnatrice spéciale a insisté sur le besoin de soutenir les communautés d'accueil au Liban, ainsi que les réfugiés vulnérables, y compris les Syriens et les Palestiniens. Elle a souligné la nécessité pour les pays bailleurs de fonds d'accélérer l'allocation des fonds promis. Pour sa part, elle a estimé que le Liban devait prendre un certain nombre de mesures pour accéder aux 800 millions de dollars de financement à taux réduit mis à la disposition du pays.
Quant à l'absence de progrès dans la mise en uvre de la résolution du Conseil 1701 (2006), qui appelle à un cessez-le-feu permanent, Mme Kaag a appelé à ne pas « confondre le calme qui règne actuellement avec la stabilité ». Elle a également appelé à rechercher les moyens de réengager les parties en faveur de la paix.