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Liban : l'envoyée de l'ONU appelle le Conseil de sécurité à être plus attentif à la situation du pays

La Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Sigrid Kaag, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York. Photo : ONU / Rick Bajornas
La Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Sigrid Kaag, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York. Photo : ONU / Rick Bajornas

Liban : l'envoyée de l'ONU appelle le Conseil de sécurité à être plus attentif à la situation du pays

La Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Sigrid Kaag, a appelé vendredi le Conseil de sécurité de l'ONU à être plus attentif à la situation dans le pays, y compris la détérioration des conditions de sécurité, l'affaiblissement des institutions de l'Etat et la nécessité de maintenir l'allocation de fonds pour les nombreux réfugiés accueillis par le Liban.

Lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York, Mme Kaag a déclaré qu'elle avait eu la veille une « discussion constructive » avec les membres du Conseil de sécurité, dans le cadre d'une réunion à huis clos.

A cette occasion, la Coordonnatrice spéciale a dit avoir rappelé au Conseil que l'attaque terroriste qui s'est produite dans le village d'Al-Qaa, il y a moins d'une semaine, est révélatrice de la détérioration des conditions de sécurité au Liban. « Les personnes qui se livrent à des actes de terreur sont infiltrés dans le pays », a-t-elle averti, ajoutant qu'au cours des six derniers mois, il y eu plus de 270 arrestations pour des motifs liés au terrorisme, par rapport à plus de 70 l'an dernier à la même période.

Mme Kaag a déclaré que les forces armées libanaises accomplissaient « un travail phénoménal », mais « avec peu de moyens ». Aussi, a-t-elle appelé à apporter un « soutien tangible » à l'armée peut mieux répondre à la détérioration des conditions de sécurité.

La Coordonnatrice spéciale a également déclaré avoir rappelé au Conseil l'importance de la mise en œuvre du plan d'action du Secrétaire général de l'ONU pour prévenir l'extrémisme violent au niveau national. Elle a ainsi demandé au Conseil d'aider le pays à renforcer ses capacités pour y parvenir.

En ce qui concerne l'érosion des institutions de l'Etat, Mme Kaag a fait remarquer que le cabinet était « à peine capable de se réunir, encore moins de prendre des décisions ». Dénonçant le coût pour le pays d'une telle inaction, elle a demandé au Conseil de continuer à travailler avec le Liban, ainsi qu'avec les partenaires régionaux, y compris l'Iran et l'Arabie Saoudite, afin de parvenir à un compromis politique capable de mettre fin à la crise politique et à la question de la présidence vacante.

S'agissant de l'impact de la crise en Syrie sur le Liban, la Coordonnatrice spéciale a insisté sur le besoin de soutenir les communautés d'accueil au Liban, ainsi que les réfugiés vulnérables, y compris les Syriens et les Palestiniens. Elle a souligné la nécessité pour les pays bailleurs de fonds d'accélérer l'allocation des fonds promis. Pour sa part, elle a estimé que le Liban devait prendre un certain nombre de mesures pour accéder aux 800 millions de dollars de financement à taux réduit mis à la disposition du pays.

Quant à l'absence de progrès dans la mise en œuvre de la résolution du Conseil 1701 (2006), qui appelle à un cessez-le-feu permanent, Mme Kaag a appelé à ne pas « confondre le calme qui règne actuellement avec la stabilité ». Elle a également appelé à rechercher les moyens de réengager les parties en faveur de la paix.