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Centrafrique : la MINUSCA condamne une flambée de violence dans l'ouest du pays

La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) et la Police nationale conduisent une opération conjointe dans la capitale Bangui.
ONU/MINUSCA/Nektarios Markogiannis
La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) et la Police nationale conduisent une opération conjointe dans la capitale Bangui.

Centrafrique : la MINUSCA condamne une flambée de violence dans l'ouest du pays

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) s'est dit vendredi fortement préoccupée par l'escalade de la violence constatée depuis le 10 juin 2016 à Ngaoundaye, dans l'ouest du pays.

« Une suite d'attaques et de représailles entre les groupes d'auto-défense soutenus par les Anti-balaka et les éleveurs transhumants soutenus par les ex-Seleka a gravement détérioré la situation sécuritaire », a noté la Mission dans un communiqué de presse.

Les combats ont occasionné un déplacement important de population civile. Un certain nombre a également trouvé refuge à la paroisse de Ngaoundaye et d'autres ont regagné le Cameroun. Des maisons ont été brulées et des biens saccagées.

La MINUSCA a condamné « dans les termes les plus fermes cette flambée violence dont l'impact est dévastateur sur les civils ».

Elle a appelé les groupes armés et les mouvements qui leurs sont affiliés à mettre l'intérêt des civils au-dessus de toute autre considération. La MINUSCA a réitéré sa disponibilité, en collaboration avec le gouvernement centrafricain et les acteurs impliqués dans ces incidents, à trouver une solution à cette crise liée au problème majeur de la transhumance.

En réponse à l'escalade de la violence, la force de la MINUSCA s'est interposée entre les belligérants. Le dispositif sécuritaire a été renforcé à Ngaoundaye et dans ses environs. La MINUSCA planifie d'envoyer davantage de renforts dans la zone affectée, notamment aux frontières avec le Tchad et le Cameroun.

La Mission a réaffirmé « sa détermination à faire régner la stabilité et la sécurité en Centrafrique et à protéger la liberté de mouvement des communautés ». Elle a ajouté qu'elle restait disposée à apporter « tout l'appui nécessaire afin de mener des enquêtes visant à identifier les instigateurs des troubles qui devront répondre de leurs actes devant la justice ».

Le Coordonnateur de l'action humanitaire par intérim, Michel Yao, et toute la communauté humanitaire en République centrafricaine ont également condamné la recrudescence de violence contre la population civile à Ngaoundaye. Ils ont appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, à protéger les civils et à veiller à ce que ces derniers puissent se relocaliser sans danger vers les zones où leur sécurité est assurée

Cette nouvelle spirale de violence a probablement causé des besoins humanitaires supplémentaires et l'insécurité grandissante rend le travail des acteurs humanitaires encore plus difficile. En dépit des nombreux défis, les travailleurs humanitaires se sont engagés à fournir une assistance d'urgence à tous ceux qui sont dans le besoin, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Il est obligatoire que les lois et les conventions internationales soient respectées et que toutes les parties prennent des mesures immédiates et s'engagent à respecter l'espace humanitaire et garantir les droits de la population civile de la RCA. Nous devons mettre fin à toute ces souffrances qui sont inacceptables, » a déclaré Michel Yao.

L'accès humanitaire en République centrafricaine continue d'être entravé par la persistance de l'insécurité et des attaques violentes. En mai 2016, 49 incidents d'accès ont été enregistrés et un sur quatre visait des travailleurs humanitaires. Le nombre des incidents en avril était de 41. L'augmentation du nombre d'incidents contre les organisations humanitaires a entraîné la suspension d'activités dans certaines régions du pays.