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Guinée-Bissau : l'ONU appelle les acteurs politiques à restaurer le dialogue

Le quartier-général du Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau (BINUGBIS).
BINUGBIS
Le quartier-général du Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau (BINUGBIS).

Guinée-Bissau : l'ONU appelle les acteurs politiques à restaurer le dialogue

À l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Guinée-Bissau, le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix dans le pays (BINUGBIS), Modibo Touré, a appelé mardi les acteurs politiques à restaurer le dialogue pour résoudre la crise actuelle.

Cette réunion du Conseil est intervenue dans un contexte de crise politique en Guinée-Bissau, suite au limogeage, le 12 mai, du Premier Ministre du pays, Carlos Correira, puis à la désignation, le 26 mai, de son successeur, Baciro Dja.

« La nomination du nouveau Premier ministre a créé une crise politique, les membres du précédent cabinet refusant de quitter le palais du gouvernement au motif que les derniers décrets présidentiels sur la nomination du [nouveau] Premier ministre et de son gouvernement étaient contraires à la constitution », a déclaré M. Touré, dont il s'agissait de la première présentation au Conseil depuis sa nomination.

Selon le Représentant spécial, en effet, M. Correira refuse de céder les rênes du pouvoir à M. Dja, car ce dernier n'appartient pas au Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et de Cabo Verde (PAIGC), lequel dispose d'une majorité absolue au parlement. Or, M. Correira affirme que la constitution du pays exige que le chef du gouvernement soit issu du parti majoritaire.

« Cette impasse, la quatrième depuis les élections législatives de mai 2014, a failli conduire à une confrontation, dans la mesure où les forces de sécurité avaient encerclé le palais du gouvernement à l'issue d'un ultimatum de 48 heures émis par le Procureur général, le 3 juin », a indiqué M. Touré.

Si les violences ont au final été évitées, le Représentant spécial a ajouté que les procédures juridiques entamées par le PAIGC pour contester les récentes nominations effectuées par le Président ont ajouté à la confusion juridique et institutionnelle, ainsi qu'au climat tendu.

« Indépendamment des résultats judiciaires, une solution durable à la crise politique en cours ne pourra être obtenue que par un véritable dialogue politique », a estimé M. Touré, tout en s'inquiétant du fait que l'un des principaux forums pour qu'un tel dialogue ait lieu, l'Assemblée nationale populaire, a suspendu sa session en cours le 18 mai, à la suite de différends sur l'ordre du jour et le statut de 15 députés exclus par le PAIGC en janvier.

« Plus la crise se poursuit, plus il est probable que nous revenions sur les gains obtenus durant la période post-électorale, y compris une croissance économique positive, l'augmentation des revenus et l'adoption de réformes clés dans la défense et la sécurité, la justice et les services publics », a-t-il averti.