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Près de 1,2 million de réfugiés vont avoir besoin d'une réinstallation en 2017, selon le HCR

Des réfugiés syriens à la frontière entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la Serbie. Ils faisaient partie du dernier groupe de personnes autorisées à traverser la Grèce, avant que les frontières de la Serbie et d'autres pays le long de la route
Des réfugiés syriens à la frontière entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la Serbie. Ils faisaient partie du dernier groupe de personnes autorisées à traverser la Grèce, avant que les frontières de la Serbie et d'autres pays le long de la route des Balkans ne soient fermées. Photo : UNICEF / Suzie Pappas-Capovska

Près de 1,2 million de réfugiés vont avoir besoin d'une réinstallation en 2017, selon le HCR

Avec une multitude de conflits et de crises générant des déplacements de populations sans précédent à travers le monde, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime dans un nouveau rapport publié lundi que la réinstallation de réfugiés est une solution essentielle et plaide pour un partage équitable des responsabilités.

Malgré l'augmentation des quotas de réinstallation dans certains pays, l'expansion de la capacité mondiale de réinstallation et l'augmentation des demandes, le nombre prévu de personnes ayant besoin d'une réinstallation en 2017 dépassera 1,19 million, d'après le rapport.

Cette prévision est en hausse de 72% par rapport à la projection des besoins de 691.000 en 2014, avant le début de la réinstallation à grande échelle des réfugiés syriens. En 2017, les réfugiés syriens devraient représenter 40% des besoins, suivis par le Soudan (11%), l'Afghanistan (10%) et la République démocratique du Congo (9%).

« Nous assistons de nouveaux besoins en termes de réinstallation. Une réinstallation accrue pourrait être un moyen efficace de partager la responsabilité en termes de protection des réfugiés », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour suivre le rythme, du fait du nombre croissant de personnes très vulnérables ».

« Aujourd'hui, la réinstallation est une solution plus importante que jamais et nous devons saisir cette occasion d'augmenter le nombre de réfugiés qui en bénéficient, ainsi que d'autres voies légales pour l'admission », a-t-il ajouté.

Le HCR estime que plus d'un million de personnes ont besoin d'une réinstallation car elles ne peuvent pas rentrer dans leur pays d'origine ni s'intégrer dans les pays hôtes.

La crise syrienne a marqué un changement majeur qui continue à avoir un impact. En 2014, les réfugiés syriens étaient le groupe le plus important en termes de besoins en réinstallation. En 2015, deux dossiers soumis sur cinq concernaient des réfugiés syriens par rapport à un sur cinq en 2014. Les autres principaux pays d'origine en 2015 étaient la République démocratique du Congo, l'Iraq, la Somalie et le Myanmar. Ces quatre pays et la Syrie composaient près de 80% des demandes cette année.

Selon le HCR, la réinstallation demeure une mesure efficace pour les personnes vulnérables comme, par exemple, les survivants de violence ou de torture qui, l'an dernier, représentaient 24% des demandes – ayant quadruplé depuis 2005 – ainsi que les femmes et les jeunes filles risquant les abus (environ 12%).

Pour faire face à la croissance des besoins, le HCR se concentre également sur la façon dont d'autres voies légales - comme les visas pour motif humanitaire, le regroupement familial et les bourses d'étude - pourraient aider à combler les lacunes en termes de besoins.

Lors d'une conférence de haut niveau à Genève en mars dernier, le HCR a appelé les pays à travers le monde à admettre des réfugiés via la réinstallation et d'autres solutions durables pour 10% des réfugiés syriens, soit 480.000 personnes.