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Ban Ki-moon appelle les Etats à s'investir davantage en faveur de la réforme des opérations de paix

Des Casques bleus de l’unité sénégalaise de police constituée de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation multidimensionnelle intégrée au Mali (MINUSMA) parlent avec des Maliens lors d’une patrouille. Photo : ONU / Marco Dormino
Des Casques bleus de l’unité sénégalaise de police constituée de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation multidimensionnelle intégrée au Mali (MINUSMA) parlent avec des Maliens lors d’une patrouille. Photo : ONU / Marco Dormino

Ban Ki-moon appelle les Etats à s'investir davantage en faveur de la réforme des opérations de paix

Lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la réforme des opérations de paix, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les Etats membres à s'investir davantage pour améliorer le système onusien de maintien de la paix, notamment en allouant des ressources financières et humaines plus importantes.

Les récents rapports, revues et résolutions centrés sur les opérations de paix et la consolidation de la paix ont ceci en commun qu'ils appellent à « une prévention plus efficace des conflits, des partenariats plus solides, un financement plus prévisible et une plus grande participation des femmes et des jeunes », a déclaré M. Ban dans son discours aux Etats membres.

Le Secrétaire général a appelé à faire en sorte que les opérations de paix soient plus flexibles et mieux adaptées aux conditions sur le terrain, tout en bénéficiant d'une compréhension plus globale du théâtre des opérations.

« Voilà pourquoi il est essentiel d'améliorer la planification et l'analyse du système. Nous devons tirer parti de l'expertise des Nations Unies pour suggérer des recommandations au Conseil de sécurité », a déclaré M. Ban, ajoutant que mieux associer et rassembler les partenaires de l'ONU peut notamment permettre d'améliorer les stratégies et procédures de l'Organisation.

Pour qu'elles soient davantage flexibles et réactives, il a appelé à revoir dans un premier temps les processus administratifs et logistiques clés des opérations de paix, puis, dans un second temps, les politiques et procédures du Secrétariat de l'ONU en général.

« Dans le même temps, nous donnons la priorité à la réalisation du potentiel de notre personnel en uniforme », a déclaré le Secrétaire général, prenant l'exemple d'un rapport rendu public la semaine dernière sur la réforme de la Division de la police de l'ONU.

Outre les mesures permettant un déploiement plus rapide des troupes sur le terrain, le chef de l'ONU a appelé les États membres à mettre à disposition de l'Organisation davantage d'unités.

« Je demande également aux États membres de fournir du personnel de haute qualité pour nos opérations. Je lance en particulier un appel pour avoir davantage de soldats de la paix femmes et francophones », a-t-il ajouté.

M. Ban a aussi appelé à faire preuve d'audace pour résoudre le problème « inquiétant et déplorable » de l'exploitation et des abus sexuels commis par le personnel onusien déployé.

« Je me démène pour mettre un terme à ces crimes et j'ai besoin de toute urgence que les États membres en fassent de même », a-t-il dit.

Le Secrétaire général a outre demandé aux États membres de « se montrer cohérents » et d'apporter davantage de soutien politique aux missions mandatées par l'ONU.

« Tous les pays doivent placer l'intérêt général au-dessus des intérêts particuliers », a-t-il dit.

Le chef de l'ONU a par ailleurs appelé à investir davantage dans la prévention des conflits violents.

« L'ONU a montré comment des investissements relativement peu élevés peuvent éviter d'énormes catastrophes, notamment au Burkina Faso, en Guinée, au Kenya, au Kirghizistan, en Sierra Leone et au-delà », a-t-il expliqué, ajoutant que la prévention permet d'éviter des investissements plus importants dans le futur.

Sur la question du financement de la paix, le Secrétaire général a appelé les Etats à financer aussi bien les situations d'urgence à court terme que les objectifs à long terme.

Il leur a aussi demandé de s'engager davantage en faveur de la réforme du système actuel de consolidation de la paix, notamment en allouant davantage de ressources.

« Permettez-moi d'être clair : les rapports recommandent des mesures ambitieuses pour faire face à de graves menaces. La réaction ne peut pas être 'business-as-usual' », a-t-il dit.