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Le HCDH s'inquiète de restrictions injustes concernant l'accès de certaines ONG à l'ONU

Drapeaux devant le siège de l'ONU à New York. Photo ONU/Rick Bajornas
Drapeaux devant le siège de l'ONU à New York. Photo ONU/Rick Bajornas

Le HCDH s'inquiète de restrictions injustes concernant l'accès de certaines ONG à l'ONU

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé mardi sa préoccupation concernant des restrictions injustes concernant l'accès de certaines organisations non-gouvernementales (ONG) à l'ONU.

« Nous voudrions nous joindre aux nombreuses voix, dont celle du Secrétaire général, qui se sont inquiétées de la décision prise la semaine dernière par la majorité des 19 États membres du Comité des ONG de l'ECOSOC de refuser au Comité pour la protection des journalistes (CPJ) le statut consultatif », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.

« Nous estimons que la décision de ne pas permettre à cette ONG respectée de participer aux réunions des Nations Unies, y compris celles du Conseil des droits de l'homme à Genève, est malavisée, injuste et arbitraire, et va à l'encontre d'autres initiatives prises par les États membres de l'ONU d'offrir une meilleure protection aux journalistes dans le monde », a-t-il ajouté.

Selon le HCDH, le CPJ est une voix importante et respectée en matière de protection des journalistes et de liberté de la presse. Les statistiques que le CPJ fournit sur les meurtres, les attaques et l'emprisonnement de journalistes dans le monde sont considérées comme parmi les plus fiables.

Le HCDH s'est dit également préoccupé par le récent refus par les États membres d'autoriser 11 organisations de la société civile représentant les communautés LGBTI et d'autres groupes marginalisés à participer à la prochaine réunion de haut niveau sur l'élimination du Sida qui aura lieu au siège de l'ONU à New York.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a évoqué cette question lundi lors d'une conférence DPI/ONG, en République de Corée. Il a dénoncé le rétrécissement de l'espace démocratique et a réclamé la liberté pour les organisations de la société civile, les organisations non-gouvernementales et les défenseurs des droits de l'homme.

« Le Haut-Commissaire partage pleinement cette préoccupation », a dit M. Colville. « Nous voyons de plus en plus d'Etats mettant un frein aux libertés d'expression, d'association et de réunion, avec les médias et les défenseurs des droits de l'homme en première ligne. Même si cela peut être dans l'intérêt des autorités qui souhaitent écraser la critique et conserver le pouvoir, ce n'est clairement pas dans l'intérêt de leurs populations. Cet épisode malheureux concernant le CPJ est emblématique de cette tendance malheureuse et très négative », a ajouté M. Colville.