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Kenya : l'ONU préoccupée par la violence croissante entourant les manifestations

Nairobi, capitale du Kenya.
ONU-Habitat/Nathan Kihara
Nairobi, capitale du Kenya.

Kenya : l'ONU préoccupée par la violence croissante entourant les manifestations

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé mardi sa préoccupation concernant la violence croissante entourant les manifestations qui ont lieu chaque semaine au Kenya.

« Hier, au moins trois personnes auraient été tuées, dont deux abattues par la police dans la ville de Siaya, dans l'ouest du Kenya, près de la frontière avec l'Ouganda, et une autre tuée par la police à Kisumu, à environ 75 kilomètres à l'est de Siaya. De nombreuses autres personnes, y compris des membres des forces de sécurité, ont été blessées dans les deux endroits. Des manifestations dans d'autres villes à travers le Kenya ont été également réprimées, y compris dans la capitale Nairobi », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.

Le HCDH demande aux autorités kényanes de garantir que ces actes de violence ne se répètent pas, et de respecter le droit de se réunir pacifiquement. Il appelle également les manifestants à protester pacifiquement et à ne pas recourir à la violence.

« Nous demandons également aux autorités et aux organisateurs des manifestations de coopérer pour s'assurer que les manifestants pacifiques soient protégés des individus violents qui participent aux manifestations. Il est essentiel que les autorités ne réagissent pas de façon excessive à la présence de ces éléments », a dit M. Colville. « Les organisateurs ne doivent pas être tenus pour responsables du comportement illégal d'autres personnes ».

Selon le porte-parole, les morts et les blessés de lundi, ainsi que les vidéos et les photos montrant des membres des forces de sécurité en train de battre et donner des coups de pied à des manifestants lors de la dernière série de manifestations le 16 mai, soulèvent de sérieuses questions quant à savoir si les forces de l'ordre au Kenya respectent les lois et les normes nationales et internationales qui régissent l'utilisation légale, strictement nécessaire et proportionné de la force.

Le HCDH a salué la décision du gouvernement d'enquêter sur ces incidents qui ont eu lieu le 16 mai, et a demandé une enquête rapide, indépendante et efficace sur les meurtres de lundi, ainsi que sur d'autres incidents violents. «Tous les membres des forces de l'ordre impliqués dans l'utilisation d'une force excessive devraient recevoir des sanctions appropriées conformément à la loi », a dit M. Colville.