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A Madagascar, Ban Ki-moon invite à instaurer un climat de confiance, de liberté et d'équité

Le Secrétaire général Ban Ki-moon devant le Sénat et l'Assemblée nationale malgaches réunis en Congrès. Photo ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général Ban Ki-moon devant le Sénat et l'Assemblée nationale malgaches réunis en Congrès. Photo ONU/Mark Garten

A Madagascar, Ban Ki-moon invite à instaurer un climat de confiance, de liberté et d'équité

En visite à Madagascar, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a encouragé mercredi les autorités malgaches à instaurer un climat de confiance, de liberté et d'équité et a réitéré le soutien de l'ONU pour relever les nombreux défis auxquels est confronté le pays, notamment la malnutrition.

« Comme chacun sait, Madagascar se heurte à de nombreuses difficultés, notamment la pauvreté et la sous-nutrition. Le pays dispose pourtant d'importantes ressources naturelles et d'une diversité biologique extraordinaire », a dit M. Ban lors d'une conférence de presse conjointe avec le Président Hery Rajaonarimampianina dans la capitale Antananarivo.

Lors de sa visite, le chef de l'ONU a rencontré le Président, les Présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, des membres du corps diplomatique, l'équipe de pays des Nations Unies, des partenaires de développement, des organisations de la société civile et des dirigeants d'entreprise. Il a également prononcé un discours devant le Sénat et l'Assemblée nationale réunis en Congrès.

« J'ai félicité les parlementaires pour leur dynamisme et leur détermination. Je les ai exhortés à lutter contre la corruption et le trafic d'espèces menacées d'extinction, et à défendre les droits de l'homme. J'ai également insisté sur le fait qu'ils avaient la responsabilité de promouvoir l'intégration et la participation. L'instauration d'un climat de confiance, de liberté et d'équité sera bénéfique à tous les Malgaches », a dit M. Ban lors de la conférence de presse.

« Dans toutes mes réunions, j'ai parlé de la situation politique du pays et de la nécessité de promouvoir un développement sans exclusion et la primauté des droits de l'homme. J'ai souligné qu'en aucun cas, on ne pouvait justifier des violations des droits de l'homme par des opérations militaires », a encore dit le Secrétaire général.

Selon lui, il est extrêmement important que le pays reste sur la voie de la réconciliation nationale et bâtisse une paix durable. « La bonne gouvernance, le principe de responsabilité et la stabilité jouent un rôle essentiel dans le développement durable », a-t-il ajouté.

Il s'est dit convaincu qu'avec sagesse et détermination, Madagascar peut ouvrir la voie à un avenir meilleur pour tous ses citoyens et tenir une place plus importante sur la scène mondiale.

Lors de son discours devant le Parlement, M. Ban a rappelé que les élections l'an dernier ont marqué une étape importante en mettant fin à cinq années de crise politique.

M. Ban a noté que la généralisation de la pauvreté à Madagascar est préoccupante, avec une croissance économique faible et un taux de chômage élevé. « L'accès à l'eau est l'un des plus difficiles au monde. Seuls trois enfants sur dix ici terminent l'école primaire. Ils devraient être en classe, en train d'apprendre, et non ailleurs en train de travailler. Environ un Malgache sur trois ne sait pas lire », a-t-il noté.

« Ce Parlement possède la légitimité démocratique nécessaire pour aider Madagascar à relever les défis qui l'attendent », a-t-il ajouté.

Le chef de l'ONU a exprimé son inquiétude à propos de la situation préoccupante de la malnutrition à Madagascar, où près d'un enfant sur deux (47%) de moins de cinq ans est affecté par un retard de croissance dû à la malnutrition, et environ 9% des enfants de moins de 5 ans sur l'ensemble du pays souffrent de malnutrition aigüe.

Selon les résultats du rapport intitulé « Coût de la Faim en Afrique (CDFA) », qui fait partie d'une initiative de l'Union Africaine, l'économie de Madagascar perd environ 3.384 milliards d'Ariary (1,5 milliard de dollars) par an en raison des effets cumulés de la malnutrition. Ce rapport a été réalisé par le gouvernement malgache avec l'appui des Nations Unies et des partenaires financiers.

Ban Ki-moon a invité les autorités malgaches à s'engager de façon plus ferme à mettre fin à la malnutrition et à consacrer davantage de ressources à cette fin. « Je compte sur vous pour définir au niveau national un ensemble minimal de services de nutrition essentiels et établir un plan d'action pour le généraliser », a-t-il ajouté. « L'Organisation des Nations Unies sera votre partenaire indéfectible dans cette entreprise ».