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Iraq : l'ONU s'inquiète de la prédominance du sectarisme dans le discours politique actuel

La Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore. Photo ONU/Elma Okic
La Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore. Photo ONU/Elma Okic

Iraq : l'ONU s'inquiète de la prédominance du sectarisme dans le discours politique actuel

Pour planifier l'après-Daech, l'Iraq doit immédiatement prendre des mesures concrètes qui aillent dans le sens de l'égalité, l'état de droit et l'inclusion de toutes les communautés du pays, a déclaré la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore, à l'issue d'une visite d'une semaine dans le pays.

« Les Iraquiens aspirent à l'équité, la reconnaissance, la justice, l'appréciation et une participation significative à la construction de leur avenir, un processus qui doit aller de l'avant et non en arrière », a déclaré Mme Gilmore à son retour d'Iraq, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

« Tous les dirigeants de l'Iraq, à tous les niveaux, en parole comme en acte, doivent s'engager pour la paix, l'égalité et l'état de droit, au lieu de se focaliser sur des griefs ou leur désir de vengeance enraciné dans le sectarisme », a insisté la Haut-Commissaire adjointe, s'inquiétant de l'absence de discours politique rassembleur qui puisse transcender les divergences communautaires.

Mme Gilmore a souligné que les défis de l'Iraq ne sont pas seulement de nature militaire et vont au-delà de la défaite de Daech et de la libération des territoires actuellement aux mains du groupe terroriste.

« L'existence d'un conflit armé dans certaines régions n'excuse et ne justifie pas l'absence d'état de droit sur l'ensemble du territoire iraquien. L'indépendance judiciaire, la fin des détentions arbitraires, le respect d'une procédure régulière, l'interdiction de la torture ne sont ni des idéaux ni un luxe, mais les fondements indispensables de la stabilité », a-t-elle ajouté.

La Haut-Commissaire adjointe a ainsi appelé à prendre des mesures fermes pour planifier l'après-Daech, y compris en allant dans le sens de plus d'égalité et d'inclusion aux niveaux local, régional et national.

« La corruption, le manque de responsabilité pour les crimes passés et présents, le problème des milices tribales, le nombre croissant de personnes déplacées à l'intérieur, la destruction partielle ou totale de villages et de villes entières, la violence contre les femmes, et la nécessité de faire des réformes constitutionnelles et législatives font également partie des nombreuses préoccupations pressantes concernant les droits de l'homme en Iraq qui doivent faire l'objet d'une attention prioritaire », a-t-elle insisté.

Au cours de sa visite en Iraq, Mme Gilmore s'est rendue dans la capitale Bagdad, mais aussi à Najaf et Erbil, ainsi que dans le camp pour personnes déplacées de Shariya à Dohuq. Elle a également rencontré le Ministre iraquien des affaires étrangères et d'autres hauts responsables du pays, ainsi que le Président de la région du Kurdistan iraquien et des leaders de la société civile.