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Darfour : la possibilité d'un règlement politique du conflit reste incertaine, selon l'ONU

Une mère déplacée prépare de la nourriture pour son enfant près d'une base de la MINUAD à Um Baru, dans le Nord-Darfour. Photo : ONU/Hamid Abdulsalam
Une mère déplacée prépare de la nourriture pour son enfant près d'une base de la MINUAD à Um Baru, dans le Nord-Darfour. Photo : ONU/Hamid Abdulsalam

Darfour : la possibilité d'un règlement politique du conflit reste incertaine, selon l'ONU

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Darfour, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a déclaré mercredi que la possibilité d'un règlement du conflit dans cette région du Soudan restait incertaine.

« Depuis mon dernier briefing au Conseil le 25 janvier 2016, la situation sécuritaire au Darfour a été essentiellement marquée par les combats entre les forces gouvernementales et celles de l'Armée de libération du Soudan-tendance Abdel Wahid (ALS-Abdel Wahid) dans la région du Jebel Marra située à cheval sur trois Etats du Darfour, à savoir le Darfour Nord, le Darfour Central et le Darfour Sud », a expliqué M. Ladsous dans un exposé devant les membres du Conseil.

Ces combats se sont intensifiés à la mi-janvier 2016 suite à une embuscade des rebelles de l'ALS-Abdel Wahid contre un convoi des forces gouvernementales au début du même mois. En réaction à cette attaque, le gouvernement soudanais a lancé une vaste opération militaire contre les positions tenues par les rebelles dans tout le Jebel Marra.

« Il nous est difficile, à ce stade, d'établir un bilan objectif des combats en raison des restrictions d'accès imposées à la MINUAD (Mission de l'Union africaine et des Nations Unies au Darfour) dans le Jebel Marra. Nous pouvons cependant relever qu'à l'heure actuelle, des affrontements et bombardements aériens se poursuivent », a dit le Secrétaire général adjoint.

Cette escalade des combats dans le Jebel Marra a entraîné le déplacement d'au moins 138.000 personnes entre mi-janvier et fin mars. La MINUAD a concentré ses efforts sur la protection des civils et des personnes déplacées.

M. Ladsous a ajouté que la situation sécuritaire dans d'autres parties du Darfour restait fragile en raison de tensions entre les tribus locales sur l'accès et l'utilisation des terres, de l'eau et d'autres ressources.

Dans ce contexte sécuritaire tendu, « le processus politique pour régler le conflit du Darfour reste polarisé », a noté Hervé Ladsous.

« Malgré plusieurs réunions ayant eu lieu sous l'égide du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l'Union africaine (AUHIP), les progrès dans le domaine politique pour arriver à un règlement durable du conflit grâce à un dialogue inclusif restent incertains », a-t-il ajouté.

Selon lui, il est important que les membres du Conseil fassent comprendre à toutes les parties au conflit au Darfour qu'une « solution politique reste la seule option viable ».