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RDC : Ban Ki-moon s'inquiète de l'impasse dans laquelle se trouve l'organisation des élections

Jour d'élection à Bunia, en République démocratique du Congo (RDC), le 28 novembre 2011. Photo : MONUSCO
Jour d'élection à Bunia, en République démocratique du Congo (RDC), le 28 novembre 2011. Photo : MONUSCO

RDC : Ban Ki-moon s'inquiète de l'impasse dans laquelle se trouve l'organisation des élections

A l'occasion d'un débat au Conseil de sécurité sur la situation dans la région des Grands Lacs d'Afrique, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré lundi très préoccupé par l'impasse dans laquelle se trouve l'organisation des élections présidentielles et législatives prévues en novembre 2016 en République démocratique du Congo (RDC).

« Lors de mon récent déplacement dans le pays en février, j'ai prié instamment tous les intervenants de régler leurs différends par le dialogue et de créer des conditions propices à la tenue en temps voulu d'élections crédibles, conformément à la Constitution », a dit M. Ban lors d'un exposé devant les membres du Conseil.

« Par le passé, les crises politiques qui ont frappé la région des Grands Lacs se sont traduites par des violences généralisées et de graves problèmes de sécurité. Nous devons empêcher ce scénario de se reproduire », a-t-il ajouté. « Je demande au Conseil de sécurité et aux dirigeants de la région de nous aider à préserver la stabilité politique en République démocratique du Congo en trouvant rapidement une issue à l'impasse actuelle ».

S'agissant de la situation sécuritaire, le Secrétaire général s'est félicité des progrès réalisés ces dernières années pour stabiliser l'est du pays mais a jugé nécessaire la poursuite des efforts « pour neutraliser toutes les forces négatives, notamment en trouvant des solutions durables pour les anciens combattants et en étendant l'autorité de l'Etat dans les zones autrefois sous l'emprise des groupes armés ».

A cet égard, Ban Ki-moon a salué la décision du gouvernement congolais de reprendre la planification et les opérations militaires conjointes avec la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) pour éliminer les forces négatives, en particulier les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les Forces démocratiques alliées (ADF).

« Je demande instamment aux participants à ce débat d'aujourd'hui de se mettre d'accord sur des recommandations tangibles pour accélérer le désarmement et la démobilisation de tous les groupes armés opérant encore dans l'est de la RDC », a-t-il ajouté. « Je demande aux membres du Conseil de sécurité de contacter les acteurs pertinents et de soutenir nos efforts pour mettre en œuvre pleinement les Déclarations de Nairobi, qui ont mis fin à l'insurrection du M23 ».

Le chef de l'ONU a rappelé qu'il était important d'améliorer l'exploitation des ressources naturelles de la région et de lutter contre l'exploitation illégale par les groupes armés.

De leur côté, la MONUSCO et le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme ont condamné fermement lundi l'exécution sommaire d'un défenseur des droits de l'homme.

Le 17 mars 2016, ce défenseur des droits de l'homme, coordonnateur de l'ONG Organisation populaire pour la paix (OPP), a été tué par des hommes armés à Kavumu, territoire de Kabare, province du Sud-Kivu. Il se trouvait chez lui avec sa femme et ses enfants lorsque les auteurs présumés ont fait irruption dans la maison et ont tiré trois coups de feu sur la poitrine de la victime, un célèbre défenseur des droits de l'homme, travaillant sur les allégations d'enlèvement et de viols d'enfants à Kavumu et sur la passivité des autorités face à ces problèmes.

« La MONUSCO condamne fermement la mort de ce célèbre défenseur des droits de l'homme et salue l'ouverture d'une enquête par l'auditorat militaire car il est absolument nécessaire que la justice soit rendue », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Maman S. Sidikou.

« Ce meurtre démontre encore une fois les difficultés auxquelles doivent faire face les défenseurs des droits de l'homme dans l'accomplissement de leurs activités. C'est la raison pour laquelle il est impératif et urgent qu'un cadre juridique national sur la protection des défenseurs des droits de l'homme soit adopté », a déclaré pour sa part, Jose Maria Aranaz, Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme en RDC, tout en réitérant l'appui total de son Bureau aux enquêtes en cours.

S'agissant de la situation au Burundi, le Secrétaire général a réitéré sa préoccupation, soulignant que plus de 1 million de personnes, dont 25.000 déplacés, ont besoin d'une assistance. En outre, environ 250.000 Burundais ont trouvé refuge en RDC, au Rwanda, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie.