L'actualité mondiale Un regard humain

Les traités internationaux ne préconisent aucune 'guerre contre la drogue', selon l'OICS

Un champ de pavot. Photo : ONUDC
Un champ de pavot. Photo : ONUDC

Les traités internationaux ne préconisent aucune 'guerre contre la drogue', selon l'OICS

À quelques semaines seulement de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU sur le problème mondial de la drogue, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), qui est basée à Vienne, souligne que les traités internationaux relatifs au contrôle des drogues ne préconisent aucune “guerre contre la drogue”.

Dans son Rapport annuel pour 2015 publié mardi, l'OICS estime qu'il faut trouver le juste équilibre entre la mise à disposition de drogues à des fins médicales (comme le prévoient les traités internationaux relatifs au contrôle des drogues) et la réduction de l'offre illicite.

« Il s'agit non pas d'obliger le monde à choisir entre une action antidrogue 'militarisée' et la légalisation de l'usage de drogues à des fins non thérapeutiques, mais plutôt de mettre la santé physique et morale au cœur d'une politique équilibrée en matière de drogues », a déclaré le Président de l'OICS, Werner Sipp.

L'année écoulée a été marquée par l'apparition de nouvelles substances psychoactives en quantité croissante. En octobre 2015, les États Membres avaient signalé 602 nouvelles substances, contre 388 l'année précédente (soit une augmentation de 55%).

Selon l'OICS, maîtriser cette cadence représente un défi de taille pour le système international de contrôle des drogues, qui devra adopter des démarches plus pratiques et souples pour déjouer les risques liés aux nouvelles substances psychoactives.

En 2015, 10 nouvelles substances psychoactives ont été placées sous contrôle international par la Commission des stupéfiants, et les mesures de contrôle national appliquées à ces substances ont été renforcées dans plusieurs pays, dont la Chine et l'Inde.

Toujours en 2015, l'OICS a lancé le Système de notification des incidents du Projet “ION” (système IONICS), qui permet aux gouvernements de signaler en temps réel des incidents en rapport avec de nouvelles substances psychoactives. À ce jour, plus de 170 utilisateurs de 60 pays y ont eu recours pour signaler plus de 500 incidents (tels que des envois suspects, le trafic, la fabrication ou la production de nouvelles substances psychoactives) dès le deuxième jour suivant leur survenue.

Le rapport de l'OICS rappelle que l'objectif final des traités relatifs au contrôle des drogues est de garantir la santé physique et morale de l'humanité. Il indique qu'une démarche humaine et équilibrée est essentielle pour atteindre cet objectif.

L'OICS encourage les gouvernements à concevoir des mesures pratiques et réalistes pour protéger la population des risques que pose le nombre sans cesse croissant de nouvelles substances psychoactives. Il appelle les gouvernements à veiller à ce que les prestataires de soins de santé ne sur-prescrivent pas de sédatifs, en particulier aux personnes âgées, et demande une évaluation réaliste de l'état du système international de contrôle des précurseurs.

La session extraordinaire, qui réunira les États Membres de l'ONU pour examiner les progrès accomplis et les problèmes rencontrés dans le cadre du système international de contrôle des drogues, se tiendra du 19 au 21 avril 2016 au siège des Nations Unies à New York.