L'actualité mondiale Un regard humain

Guinée-Bissau : l'envoyé de l'ONU appelle les acteurs politiques à mettre fin au blocage institutionnel

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau, Miguel Trovoada, devant le Conseil de sécurité en février 2016. Photo ONU/Eskinder Debebe
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau, Miguel Trovoada, devant le Conseil de sécurité en février 2016. Photo ONU/Eskinder Debebe

Guinée-Bissau : l'envoyé de l'ONU appelle les acteurs politiques à mettre fin au blocage institutionnel

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Guinée-Bissau, le Représentant du Secrétaire général dans ce pays, Miguel Trovoada, a exhorté les acteurs politiques bissau-guinéens à surmonter leurs divisions et à mettre fin au blocage institutionnel.

« La situation en Guinée-Bissau reste marquée par des divergences continues au sein de la classe politique », a souligné M. Trovoada dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité.

Ces divergences se sont cristallisées lors du vote du programme du gouvernement, le 23 décembre dernier, au cours duquel, 15 députés du parti au pouvoir se sont abstenus, en opposition aux instructions de leur parti. En réaction à cela, ils ont été expulsés par leur parti, une décision qu'ils ont décidé de contester devant la justice, a-t-il expliqué. « Aujourd'hui, les dissensions politiques qui étaient circonscrites au Parlement ont débouché sur un véritable imbroglio politico-judiciaire », a-t-il souligné.

Le 1er février, le Président de la République a pris l'initiative de réunir les différentes parties en conflit afin de rechercher, par le dialogue, une issue consensuelle à l'impasse politique qui secoue actuellement le Parlement. Les rencontres se sont déroulées en présence des représentants du groupe des cinq partenaires internationaux de la Guinée-Bissau composé de l'Union africaine, de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP), de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union européenne et des Nations Unies. Le 2 février, le Président a convoqué une deuxième rencontre pendant laquelle les parties ont réitéré leurs positions respectives.

Selon le Représentant spécial, « plus les institutions de l'Etat et les principaux acteurs politiques seront divisés, plus la situation politique actuelle gagnera en complexité, retardant de ce fait la mise en œuvre des réformes essentielles ».

« S'il venait à persister, ce blocage institutionnel, compromettrait les chances de la population à accéder aux services sociaux de base tels que la santé et l'éducation, la condamnant ainsi à continuer à faire les frais de l'échec de son élite politique à tenir les promesses d'un avenir meilleur », a-t-il ajouté.

Miguel Trovoada a félicité les Bissau-Guinéens pour le rôle constructif qu'ils ont joué pendant cette période difficile, « en faisant preuve de retenue et d'un remarquable esprit de civisme ».

Il a une nouvelle fois appelé les « dirigeants politiques à placer l'intérêt national au-dessus de toute considération individuelle ou de groupe ». « Il est temps que ces dirigeants se concentrent sur la recherche de solutions durables au lieu de se perdre dans des accusations réciproques qui ne contribuent en rien à la résolution de la crise », a-t-il souligné.

Le Représentant spécial a exhorté toutes les parties prenantes, en particulier le Président de la République, le Président de l'Assemblée nationale, le Premier ministre, et les partis politiques, à poursuivre la voie du dialogue et à se pencher sur la possibilité d'adopter un pacte de stabilité dans l'intérêt de la nation. Il a précisé que l'ONU est prête à soutenir toute initiative visant à renforcer la stabilité dans ce pays.