Les pays européens ont une responsabilité morale d'aider les réfugiés, selon l'ONU
« Les clôtures de barbelés, les frontières sont en train de réapparaître dans une Europe qui avait pensé en 1989, au moment de l'effondrement du Rideau de fer, que c'était la fin d'une Europe divisée par des frontières. La réapparition de frontières défie l'intégration de l'Union européenne, et plus particulièrement la responsabilité morale des Etats d'aider les réfugiés et de leur fournir un asile », a dit M. Sutherland lors d'une conférence de presse à Genève.
Il a rappelé que le Liban, la Jordanie et la Turquie accueillaient une proportion très importante de réfugiés à la suite de ces développements en Europe.
« Plus de deux millions de réfugiés sont accueillis par la Turquie, où le Premier ministre a hier confirmé son intention d'accorder des permis de travail aux réfugiés et prend des mesures pour intégrer les réfugiés venant de Syrie dans le système éducatif et de santé », a souligné M. Sutherland.
En comparaison, certains Etats européens n'accueillent qu'un nombre très faible de réfugiés et « refusent le concept de solidarité que l'on pourrait attendre de la part de membres de l'Union européenne », a-t-il ajouté.
De manière générale, le Représentant spécial a rappelé que les migrants apportent des bénéfices importants aux pays d'accueil. Ils rapportent plus en termes d'impôts qu'ils ne reçoivent d'avantages sociaux et ont des taux de chômage plus faibles.
M. Sutherland a souligné que les dix pays avec la plus faible croissance démographique se trouvaient en Europe. « Dans 30 ou 40 ans, le nombre de personnes à la retraite comparé à la population active aura énormément augmenté en Europe. Nous devons apprendre à intégrer dans nos sociétés ceux qui y cherchent refuge », a-t-il dit.