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Ban Ki-moon insiste sur le sentiment d'aliénation des Palestiniens

Des Palestiniens déplacés avec leurs biens après la démolition par les autorités israéliennes de leurs bâtiments à Ein al Hilwa. Photo OCHA (archives)
Des Palestiniens déplacés avec leurs biens après la démolition par les autorités israéliennes de leurs bâtiments à Ein al Hilwa. Photo OCHA (archives)

Ban Ki-moon insiste sur le sentiment d'aliénation des Palestiniens

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a de nouveau abordé mercredi, pour la deuxième journée consécutive et après avoir essuyé des critiques en provenance d'Israël, le sentiment d'aliénation et de désespoir que ressentent certains Palestiniens, en particulier les jeunes, devant le blocage du processus de paix au Moyen-Orient.

« Après près de 50 ans d'occupation, après des décennies à attendre la réalisation des promesses d'Oslo, les Palestiniens perdent espoir, en particulier les jeunes », a-t-il déclaré à l'ouverture d'une session du Comité sur l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien au siège de l'ONU à New York.

« Ils regardent les colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-est, s'étendre et s'étendre. Ils perdent foi en la capacité de leurs propres dirigeants à apporter une réelle réconciliation nationale et voient s'échapper le rêve d'un Etat palestinien souverain, d'un seul tenant et indépendant », a poursuivi M. Ban.

« Le peuple palestinien a vécu un demi-siècle d'occupation et a entendu pendant un demi-siècle des déclarations la condamnant. Mais sa vie n'a pas véritablement changé », a ajouté le Secrétaire général. « Des enfants sont devenus des grands-parents. Mais leur vie n'a pas changé. Nous émettons des déclarations. Nous exprimons notre préoccupation. Nous nous disons solidaires. Mais leur vie n'a pas changé ».

« Et certains Palestinians se demandent : devons-nous assister en silence au spectacle du monde qui débat éternellement sur les moyens de répartir un territoire pendant sue celui-ci disparaît sous nos yeux ? » a encore M. Ban.

Le chef de l'ONU a tenu à dire les choses clairement : « rien n'excuse le terrorisme. Rien ne justifie de prendre pour cible des personnes innocentes. Je condamne catégoriquement les actes de ce genre ».

Mais, a-t-il ajouté, « si nous voulons voir un jour la fin de cette violence, les mesures de sécurité ne suffiront pas – nous devons traiter la déception sous-jacente et l'échec des efforts pour parvenir à une solution pacifique ».

Selon lui, les Nations Unies sont déterminées à œuvrer afin de créer les conditions pour que les parties reviennent à de véritables négociations, car c'est là « le seul chemin vers une solution équitable et durable – la fin d'une occupation qui a commencé en 1967, conduisant à la création d'un Etat de Palestine souverain et indépendant, vivant côte à côte avec l'Etat d'Israël dans la paix et la sécurité ».

Mardi, à l'occasion d'un débat du Conseil de sécurité consacré à la situation au Moyen-Orient, M. Ban avait demandé aux Israéliens et aux Palestiniens de ne pas renoncer à cette vision de deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.

« Les parties prenantes doivent agir, et agir maintenant, pour empêcher la solution à deux États de disparaître à tout jamais », avait-il dit.

Il avait dit que « les mesures de sécurité à elles seules ne mettront pas fin à la violence » et « ne peuvent pas répondre au profond sentiment d'aliénation et de désespoir que ressentent certains Palestiniens, en particulier les jeunes ».

Estimant que pour faire avancer la paix, il fallait un gel de la colonisation par Israël, M. Ban avait affirmé que « la poursuite des activités de peuplement est un affront au peuple palestinien et à la communauté internationale » et qu'elle « soulève, à juste titre, des questions fondamentales sur l'engagement d'Israël envers une solution à deux Etats ».

Ces propos avaient suscité une vive réaction du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait accusé le Secrétaire général de « justifier le terrorisme », selon la presse.