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Soudan du Sud : l'insécurité croissante provoque de nouveaux déplacements de populations (HCR)

Un village sud-soudanais sur la route entre Yambio et Maridi, dans la région de l'Ouest Equatoria. Photo ONU/JC McIlwaine
Un village sud-soudanais sur la route entre Yambio et Maridi, dans la région de l'Ouest Equatoria. Photo ONU/JC McIlwaine

Soudan du Sud : l'insécurité croissante provoque de nouveaux déplacements de populations (HCR)

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué vendredi être de plus en plus préoccupé par l'insécurité croissante dans la province d'Equatoria occidental, au Soudan du Sud, et par son impact grave sur la population civile.

Des combats localisés entre les groupes armés et les soldats du gouvernement et une apparente détérioration générale de l'ordre public sont signalés dans et près de la ville de Yambio, à quelque 300 kilomètres à l'ouest de Juba, la capitale.

« Des tirs sporadiques sont monnaie courante et il y a également eu une augmentation de la criminalité, comprenant des agressions sexuelles sur des femmes, des filles et des enfants, des détournements de voitures et des attaques contre des propriétés du gouvernement, le pillage de maisons appartenant à des civils, des faits apparemment commis par des jeunes armés », a déclaré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève.

Selon le porte-parole, une récente mission de l'ONU à Yambio a trouvé près de 200 maisons incendiées dans le quartier d'Ikpiro et plusieurs centaines d'autres pillées. Les habitants ont trouvé refuge dans le centre-ville ou se sont déplacés dans les villages voisins. L'ONU estime que le nombre de personnes déplacées dans les comtés de Tambura et de Yambia de l'Equatoria occidental est passé à 15.000 depuis début décembre.

La violence a aussi poussé les gens à fuir leurs maisons et à se rendre parfois à des centaines de kilomètres au sud, en Ouganda voisin, où 500 réfugiés ont été enregistrés chaque jour depuis le début de cette semaine – une multiplication par quatre par rapport à ce qui avait été enregistré récemment. Outre la violence, les réfugiés citent l'insécurité alimentaire en raison de mauvaises récoltes, a encore dit M. Edwards.

Le mois dernier, le HCR a indiqué que les combats entre les groupes locaux et l'armée du Soudan du Sud en Equatoria occidental avaient provoqué le déplacement de plus de 4.000 personnes dans une région reculée du nord-est de la République démocratique du Congo. A la date du 6 janvier, le nombre de nouveaux arrivants enregistrés, la plupart dans la région de Dungu, était passé à près de 6.200, comprenant plus de 4.000 ressortissants du Soudan du Sud et près de 2.000 Congolais qui étaient réfugiés au Soudan du Sud. L'agence gouvernementale pour les réfugiés a enregistré 268 nouveaux arrivants la semaine dernière.

Globalement, ces évolutions sont alarmantes pour une région du Soudan du Sud qui a jusqu'à présent été relativement stable, a souligné le porte-parole. Les implications en termes d'accès humanitaire pour environ 7.400 réfugiés vivant dans l'Equatoria occidental sont très inquiétantes. Le HCR est en contact avec les autorités gouvernementales concernant la sécurité de ces réfugiés et est convenu que la force de la MINUSS assurera une protection supplémentaire grâce à l'augmentation des patrouilles ainsi que le soutien à reloger les réfugiés des zones plus sûres.

Le conflit qui a éclaté au Soudan du Sud en décembre 2013 a entraîné une des plus grandes crises humanitaires dans le monde avec 2,3 millions de personnes forcées de fuir leurs foyers, 650.000 ayant traversé les frontières et 1,65 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays.