L'actualité mondiale Un regard humain

Le HCR appelle le monde à identifier les causes des déplacements de populations et à y faire face

Une femme et son bébé ont temporairement trouvé abri dans une école dans le camp d'Al Salam pour personnes déplacées internes, au Sud Darfour, au Soudan. Photo : MINUAD / Albert Gonzalez Farran
Une femme et son bébé ont temporairement trouvé abri dans une école dans le camp d'Al Salam pour personnes déplacées internes, au Sud Darfour, au Soudan. Photo : MINUAD / Albert Gonzalez Farran

Le HCR appelle le monde à identifier les causes des déplacements de populations et à y faire face

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a ouvert mercredi à Genève un forum international sur les déplacements de populations - dont le nombre actuel est sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale - et la nécessité pour les Etats d'en comprendre les causes profondes et de les combattre, indique un communiqué de presse du HCR.

Ce « Dialogue du Haut-Commissaire sur les défis en matière de protection » doit durer deux jours.

« Notre monde est aujourd'hui à la croisée des chemins », a déclaré le Haut-Commissaire, António Guterres, dans son discours d'ouverture. « D'un point de vue humanitaire, notre époque est définie par deux 'méga-problèmes': une multiplication apparemment incontrôlable de conflits violents dans un environnement d'insécurité mondiale, et les effets croissants et insidieux des catastrophes naturelles et des changements climatiques qui influent déjà sur notre présent et influeront encore plus sur notre avenir », a-t-il ajouté.

M. Guterres, qui quitte ses fonctions de Haut-Commissaire à la fin de l'année après les avoir exercées pendant dix ans, a appelé à l'adoption d'une approche qui aille au-delà de la réponse immédiate d'urgence et prenne en compte « les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là ».

« Je conçois ce Dialogue comme une occasion de prendre du recul et de considérer les causes sous-jacentes telles qu'elles sont – des facteurs multiples, liés entre eux, se superposant et se renforçant mutuellement qui s'additionnent et qui contribuent à pousser de nombreuses personnes à fuir leurs domiciles », a-t-il dit.

« Il est clair que nous ne pouvons pas traiter ces problèmes de manière isolée, mais comme un tout », a-t-il ajouté.

Le nombre de personnes déplacées par les conflits et la violence a atteint des niveaux sans précédent depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, avec près de 60 millions de personnes déplacées de force à la fin de 2014.

Parmi les crises actuelles entretenues par des causes multiples, on compte celle du Soudan du Sud, le plus jeune pays du monde, où 1,6 million de personnes ont été déplacées, soit par la guerre qui a éclaté il y a deux ans, soit par la famine qui s'est ensuivie.

Pendant ce temps dans certaines régions littorales du Bangladesh, des milliers de personnes ont d'ores et déjà été déplacées par des tempêtes et des marées liées aux changements climatiques, et des millions d'autres sont menacées du même sort.

Le Dialogue du Haut-Commissaire réunit des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des représentants de la société civile et d'autres partenaires humanitaires et universitaires.