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L'AIEA met fin à son enquête sur les activités nucléaires passées de l'Iran

Le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano (au centre), dans la salle du Conseil des gouverneurs de l'agence à Vienne, en Autriche. Photo AIEA/Dean Calma
Le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano (au centre), dans la salle du Conseil des gouverneurs de l'agence à Vienne, en Autriche. Photo AIEA/Dean Calma

L'AIEA met fin à son enquête sur les activités nucléaires passées de l'Iran

L'Agence internationale de l'énergie atomique de l'ONU (AIEA) a clos mardi son enquête sur les éventuels aspects militaires du programme nucléaire de l'Iran, estimant qu'ils se limitaient à des études scientifiques et de faisabilité et avaient pris fin en 2009, et ouvrant la voie à la mise en œuvre d'un accord nucléaire international conclu récemment avec l'Iran.

« Mon estimation finale donne des réponses claires à deux questions très importantes: l'Iran s'est-il livré à des activités correspondant à la mise au point d'un engin explosif nucléaire? Et si oui, est-ce toujours le cas? », a déclaré le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, devant le Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, avant que celui-ci n'adopte une résolution mettant fin à sa longue enquête.

« L'Agence estime qu'une série d'activités correspondant au développement d'un engin explosif nucléaire ont été menées en Iran avant la fin de 2003 d'une manière coordonnée, et que certaines activités ont encore eu lieu après 2003 », a-t-il dit, soulignant que si l'AIEA ne pouvait pas reconstituer dans tous leurs détails les activités passées de l'Iran, elle pouvait les clarifier suffisamment pour avoir une bonne évaluation d'ensemble.

« L'Agence estime également que ces activités n'ont pas dépassé le stade des études scientifiques et de faisabilité et de l'acquisition de certaines compétences et capacités techniques pertinentes. L'Agence ne possède aucune indication crédible d'activités correspondant à la mise au point d'un engin explosif nucléaire en Iran après 2009 », a ajouté M. Amano.

En juillet, l'Iran et un groupe de six pays – Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne – ont conclu un accord appelé Plan d'action global commun (PAGC) pour résoudre le problème nucléaire iranien, chargeant l'AIEA de vérifier et surveiller le respect par l'Iran de ses engagements.

Le programme nucléaire de l'Iran – qui selon Téhéran n'a d'autre objectif que la production d'énergie à des fins pacifiques mais selon d'autres pays est motivé par des ambitions militaires – est un sujet de préoccupation internationale depuis la découverte en 2003 que l'Iran avait caché ses activités nucléaires pendant 18 ans en violation de ses obligations aux termes du Traité de non-prolifération (TNP).

Dans le PAGC, l'Iran s'est engagé à ne jamais chercher à se procurer, à mettre au point ou à acquérir des armes nucléaires et le Conseil de sécurité de l'ONU doit étudier l'opportunité de mettre fin aux sanctions qu'il a imposées à l'Iran pour ses violations du TNP lorsqu'il aura reçu le rapport de l'AIEA sur ses vérifications.

« Le jour de mise en application du PACG viendra lorsque l'Agence aura vérifié que l'Iran a bien mis en œuvre les mesures spécifiées dans cet accord », a déclaré M. Amano. « J'informerai sans tarder le Conseil des gouverneurs lorsque l'Agence aura vérifié que les mesures préparatoires ont été prises ».

Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à ne pas oublier la question du financement des activités supplémentaires de l'AIEA en Iran aux termes du PACG.

« Des progrès substantiels ont été accomplis sur la question nucléaire iranienne mais ce n'est pas le moment de nous relâcher », a mis en garde M. Amano. « Cette question a une histoire longue et complexe et l'héritage de méfiance entre l'Iran et la communauté internationale doit être surmonté ».