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Le Coordonnateur humanitaire préoccupé par le sort des populations de la région du lac Tchad

Une femme achète des dattes au marché de la ville de Bol, proche du lac Tchad.
OCHA/Pierre Peron
Une femme achète des dattes au marché de la ville de Bol, proche du lac Tchad.

Le Coordonnateur humanitaire préoccupé par le sort des populations de la région du lac Tchad

A l'issue d'une visite de terrain lundi dans la région du lac Tchad, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Tchad, Stephen Tull, s'est dit mercredi préoccupé par le sort des populations affectées par la crise humanitaire dans cette région.

M. Tull participait à une visite inter-agences des Nations Unies qui avait pour objectif d'améliorer la cohérence et l'efficacité entre les interventions humanitaires et l'appui au développement dans cette zone. La délégation comprenait des membres du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies (UNDSS), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Sur place, M. Tull a discuté avec les populations affectées à Baga-Sola dans le camp de réfugiés de Dar-es-Salam et le site de déplacés de Kafia, ainsi qu'avec les autorités locales. Actuellement, plus de 53.000 déplacés internes ayant fui les îles du lac vivent toujours dans des conditions précaires sur une quinzaine de sites dans et autour des villes de Bol et de Baga-Sola, ainsi que dans les zones de Daboua, Liwa et Ngouboua.

Pour répondre aux besoins humanitaires des populations du lac, 22,5 millions de dollars ont déjà été mobilisés, soit 38% du montant total requis. Depuis juillet 2015, la plupart des déplacés ont reçu au moins une fois de l'aide alimentaire. Grace aux latrines et forages construits, 45% des besoins en eau et 23% des besoins en assainissement sont couverts. Des abris et articles ménagers essentiels et kits scolaires ont aussi été distribués. De plus, l'accès aux soins est facilité à travers des cliniques mobiles et un appui aux structures locales de santé et nutrition.

Malgré ces efforts, les besoins en nourriture, eau potable, abris, et soins de santé, protection, et éducation restent très importants.

« Un financement rapide de l'assistance est nécessaire pour éviter une dégradation de la situation, dans un contexte de sécheresse chronique et d'asséchement du lac Tchad qui impactent sur les capacités de subsistance des populations », a déclaré Stephen Tull. Il a également appelé les bailleurs de fonds à soutenir le Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS), maillon vital pour renforcer la capacité des opérations.

Selon Stephen Tull, la situation au lac démontre qu'il est primordial d'intégrer l'action humanitaire et le développement, en appui au gouvernement. En effet, cette crise intervient dans un contexte de vulnérabilité chronique, et affecte les activités de subsistance des populations locales et déplacées, qui sont en majorité des pêcheurs, agriculteurs et éleveurs (limitation des exportations, restrictions sur la pêche etc.).

A l'issue de sa visite, M. Tull a évoqué les récentes attaques ayant frappé l'île de Koulfoua le 5 décembre dernier, faisant plus de 30 morts et au moins 120 blessés. « Il s'agit d'une violation massive des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Nous exprimons notre sympathie et nos condoléances aux victimes et communautés affectées », a-t-il déclaré.

Dimanche, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné ces attentats-suicides sur l'île de Koulfoua. Ces attentats prouvent, selon lui, encore une fois la brutalité du groupe extrémiste nigérian Boko Haram.