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La stabilité de l'Afrique centrale reste menacée par Boko Haram et l'Armée de résistance du Seigneur

D'innombrables écoles ont été détruites par Boko Haram dans le nord-est du Nigéria depuis 2009.
<a href=http://bit.ly/1NgnlDy>Mohammad Ibrahim/IRIN</a>
D'innombrables écoles ont été détruites par Boko Haram dans le nord-est du Nigéria depuis 2009.

La stabilité de l'Afrique centrale reste menacée par Boko Haram et l'Armée de résistance du Seigneur

Le groupe terroriste Boko Haram et les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) continuent de menacer la stabilité de l'Afrique centrale, a prévenu mardi le Représentant spécial du Secrétaire général pour cette région, Abdoulaye Bathily.

« Boko Haram continue de représenter une menace pour la stabilité, la paix et la sécurité de la région. Le groupe a accru ses attaques contre des cibles civiles et militaires dans la région du bassin du lac Tchad, notamment au Cameroun et au Tchad, entraînant une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire, économique, humanitaire et en matière de droits de l'homme », a dit M. Bathily lors d'un exposé devant les membres du Conseil de sécurité.

« Boko Haram a été affaibli à la suite de l'intensification de la campagne militaire par les pays du bassin du lac Tchad et a commencé à avoir recours à des attaques contre des cibles vulnérables », a-t-il ajouté, souhaitant que le Sommet conjoint des chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest, destiné à explorer les voies concrètes pour répondre aux causes profondes du terrorisme et de la radicalisation, ait lieu sans tarder.

Selon M. Bathily, le soutien des partenaires internationaux reste crucial dans la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et la violence armée.

S'agissant des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur, il a souligné que si les tueries et les attaques par ce groupe armé ont diminué, ce dernier continue « à poser une menace à la sécurité régionale, en particulier pour les populations en République centrafricaine et en République démocratique du Congo ». « Les groupes armés espèrent que la lassitude et des priorités concurrentes vont affaiblir notre détermination à finir le travail. Nous ne devons pas tomber dans ce piège », a-t-il ajouté.

Concernant la République centrafricaine, il a noté que la récente éruption de violence survenue en septembre a entraîné une nouvelle vague de déplacements et des violations flagrantes des droits de l'homme, notamment dans la capitale, Bangui.

M. Bathily a souligné que la visite du Pape François les 29 et 30 novembre dans ce pays a été opportune et a été perçue comme un symbole d'espoir.

« Il est plus crucial que jamais d'accélérer le rythme de la mise en œuvre des recommandations du Forum de Bangui pour la réconciliation nationale », a souligné le Représentant spécial. « Il est également crucial que les élections présidentielle et législatives se déroulent de manière pacifique afin d'achever la transition ».

S'agissant des cas de piraterie dans le golfe de Guinée, notamment le long de la péninsule de Bakassi, leur nombre a augmenté. « Outre les habituels actes de brigandage, les pirates ont commis des viols, un phénomène nouveau et dérangeant », a déclaré le Représentant spécial.

« Malheureusement, il n'y a pas eu beaucoup de progrès dans la mise en œuvre des décisions du Sommet de Yaoundé de 2013, qui incluent la complète opérationnalisation du Centre de coordination interrégional sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, ainsi que celle des deux branches sous régionales en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale », a-t-il ajouté. « J'encourage l'Union africaine à organiser dès que possible un Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement sur la sécurité maritime et le développement pour l'Afrique, qui devait initialement se tenir en novembre à Lomé ».