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COP21 - ENTRETIEN : Ban Ki-moon exhorte tous les pays à agir maintenant sur le climat

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, donne un entretien au Centre d'actualités de l'ONU avant le Sommet sur le climat COP21 à Paris. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, donne un entretien au Centre d'actualités de l'ONU avant le Sommet sur le climat COP21 à Paris. Photo ONU/Rick Bajornas

COP21 - ENTRETIEN : Ban Ki-moon exhorte tous les pays à agir maintenant sur le climat

A la veille de l'ouverture de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté dimanche tous les pays et tous les secteurs de la société à agir maintenant pour parvenir à un nouvel accord universel sur le climat.

« Je suis raisonnablement optimiste et convaincu que les dirigeants du monde vont adopter un accord universel très ambitieux pour lutter contre les changements climatiques», a déclaré M. Ban dans un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU au siège de l'UNESCO à Paris.

« Nous avons travaillé très dur et très longtemps—maintenant il faut agir. J'ai constaté de plus en plus d'élan politique venant des États Membres. Ils savent qu'ils ont à prendre des mesures », a-t-il ajouté

Avant la COP21, le Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)—l'entité des Nations Unies qui organise la conférence—a déjà reçu environ 180 plans d'action nationaux qui formeront la base d'un accord sur le climat. Le nom formel de ces plans est Contributions prévues déterminées au niveau national (INDC).

Ces dernières semaines, le Secrétaire général a souligné que ces plans montraient que de nombreux pays étaient prêts à prendre des mesures significatives pour lutter contre les changements climatiques. Beaucoup ont également indiqué qu'ils aimeraient voir un mécanisme au sein de l'accord qui permette d'accélérer leurs ambitions et atteindre l'objectif de limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius.

Selon les experts, une élévation de température au-delà de ce niveau pourrait provoquer des dommages irréversibles à la planète en exacerbant la sécheresse, les inondations, et les pénuries de nourriture et d'eau qui touchent les pays les plus vulnérables en premier. Même si la communauté scientifique reconnait actuellement que les engagements nationaux soumis jusqu'à présent ne pourront limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés, M. Ban a souligné que le succès à la COP21 pourrait permettre au monde d'y arriver à l'avenir.

Lundi, environ 150 chefs d'Etats et de gouvernements sont attendus à la cérémonie d'ouverture sur le site de Paris-Le Bourget, un centre de conférence de 18 hectares au nord-est de la capitale française. Cet espace sera le lieu principal de la réunion avec 32 salles de négociation ainsi que de nombreux lieux dédiés à des événements spéciaux.

En parallèle, d'autres événements auront lieu à Paris —tel qu'un « après-midi avec Robert Redford » à l'UNESCO le 6 décembre, et une remise du « Prix ​​Équateur » par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Théâtre Mogador. Ce prix est reconnu par certains comme les « Oscars du développement durable ».

Le lien entre le développement durable et le climat sera l'un des thèmes dominants de la conférence. En septembre, les dirigeants du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l'horizon 2030, composé de 17 buts visant à éradiquer la pauvreté et à lutter contre les inégalités au cours des 15 prochaines années.

« L'Objectif numéro 13 se concentre sur le climat, mais si nous ne mettons pas en œuvre un accord sur les changement climatiques, les autres 16 objectifs seront affectés. Pas un seul objectif ne peut être mis en œuvre séparément », M. Ban a expliqué.

« La science prouve clairement que ce phénomène de changements climatiques est causé par le comportement humain », a-t-il poursuivi. « Il est donc naturel que les êtres humains changent leurs comportements. Nous devons le faire. Nous n'avons pas de temps à perdre. Voilà pourquoi j'exhorte les dirigeants mondiaux à montrer un leadership moral et politique pour l'humanité ».

Le Centre d'actualitéw de l'ONU a également demandé au Secrétaire général d'expliquer ce qui lui permet de rester optimiste et de penser que les dirigeants pourront travailler ensemble et non dans leur propre intérêt.

« Le changement climatique ne se soucie pas des frontières nationales », a-t-il déclaré. « C'est un phénomène mondial et les dirigeants comprennent qu'investir judicieusement pour lutter contre les changements climatiques leurs donnera un coup de pouce économique. Il y a beaucoup de pays qui investissent dans l'énergie durable, y compris l'énergie solaire. Ceci est monté en flèche ».

La Sommet ouvrira officiellement ses portes lundi, lorsque le Ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, sera élu président de la COP21. Les négociations en vue d'un accord final devraient se terminer le 11 décembre.