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Yémen : le chef de l'humanitaire de l'ONU réclame un accès sans entraves à Taëz

L'OMS continue de fournir de l'eau aux personnes dans la ville de Taëz, au Yémen. Photo : l'OMS au Yémen
L'OMS continue de fournir de l'eau aux personnes dans la ville de Taëz, au Yémen. Photo : l'OMS au Yémen

Yémen : le chef de l'humanitaire de l'ONU réclame un accès sans entraves à Taëz

Le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien, s'est dit mardi profondément préoccupé par l'aggravation de la situation dans la ville de Taëz, au Yémen, où les combats se sont intensifiés depuis septembre, et a réclamé un accès humanitaire sans entraves.

« Environ 200.000 civils vulnérables vivent virtuellement en état de siège, et ont besoin d'eau potable, de nourriture, de traitements médicaux, et d'autres formes d'assistance et de protection », a dit M. O'Brien, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, dans une déclaration à la presse.

Des quartiers civils et des installations médicales dans la ville sont constamment bombardés et les barrages routiers empêchent les gens de se rendre dans les zones plus sûres et de chercher de l'assistance, a-t-il ajouté.

« Les Houthis et les comités populaires bloquent les routes d'approvisionnement et continuent de bloquer la livraison de l'aide humanitaire dans la ville de Taëz », a déclaré M. O'Brien, ajoutant que malgré des tentatives répétées de négocier un accès, les camions des agences des Nations Unies et de leurs partenaires humanitaires sont bloqués aux barrages routiers.

Le chef de l'humanitaire de l'ONU a appelé toutes les parties prenantes à travailler avec les Nations Unies pour faciliter la livraison de l'assistance.

Environ 21,2 millions de personnes au Yémen, soit 82% de la population, ont besoin d'une forme d'assistance, selon une nouvelle étude effectuée par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Dans cette étude portant sur les besoins humanitaires du Yémen pour l'année 2016, OCHA note que les six derniers mois de violence ont eu de lourdes conséquences pour la population civile. Depuis le 26 mars 2015, les services sanitaires ont signalé plus de 32.000 victimes, la plupart étant des civils.

Au cours de la même période, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a vérifié plus de 8.800 violations des droits de l'homme, soit une moyenne de 43 violations par jour.

Depuis la révolte de début 2011 et les éruptions de violence en 2014, les Nations Unies ont joué un rôle de médiateur entre les parties pour une cessation des hostilités et une reprise du processus de transition politique afin d'arriver à un pays stable, démocratique et en paix.

Selon l'étude d'OCHA, environ 14,4 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire au Yémen, alors que 19,3 millions manquent d'un accès adéquat à l'eau potable ou à l'assainissement, et près de 320.000 enfants sont très gravement sous-alimentés.

L'étude montre également que l'effondrement des services de base au Yémen continue de s'accélérer. Les partenaires de l'ONU estiment que 14,1 millions de personnes n'ont pas un accès suffisant aux services de santé.

Quant aux effets des déplacements forcés, les partenaires humanitaires de l'ONU estiment que 2,3 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Yémen, dont la moitié dans les gouvernorats d'Aden, de Taëz, d'Hajjah et d'Al Dhale, et 121.000 personnes ont fui le pays. OCHA estime qu'environ 2,7 millions de personnes ont besoin actuellement d'une aide pour bénéficier d'un toit ou d'articles ménagers essentiels.

Actuellement, des personnes déplacées sont accueillies dans 260 écoles, empêchant l'accès à l'éducation pour 13.000 enfants.