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Bangladesh : l'ONU appelle les autorités à mieux protéger les journalistes

La ville de Dhaka au Bangladesh.
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La ville de Dhaka au Bangladesh.

Bangladesh : l'ONU appelle les autorités à mieux protéger les journalistes

Suite aux meurtres, violences et menaces dont ont été victimes de nombreux bloggeurs et éditeurs cette année au Bangladesh, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé jeudi les autorités du pays à leur offrir une protection plus efficace contre les extrémistes.

Suite aux meurtres, violences et menaces dont ont été victimes de nombreux blogueurs et éditeurs cette année au Bangladesh, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé jeudi les autorités du pays à leur offrir une protection plus efficace contre les extrémistes.

Dans un communiqué de presse rendu public à Genève, M. Zeid a fortement condamné les attaques violentes dont ont récemment été victimes des blogueurs et des éditeurs au Bangladesh, et a appelé le gouvernement à prendre d'urgence des mesures concertées pour assurer la protection de tous ceux qui sont menacés par des extrémistes dans le pays.

« Au moins cinq écrivains et éditeurs du Bangladesh ainsi que deux travailleurs humanitaires étrangers ont été violemment assassinés cette année à Dhaka et beaucoup d'autres ont été attaqués et menacés, vraisemblablement par des groupes convaincus qu'ils ont le droit d'imposer leurs vues aux autres par la violence aveugle », s'est indigné le Haut-Commissaire, appelant les autorités du pays à traduire rapidement les coupables en justice.

Samedi dernier, l'éditeur Faisal Arefin Dipan a été battu à mort dans son bureau à Dhaka et, dans un second incident, trois personnes travaillant pour une autre maison d'édition de la ville ont été blessés.

Selon l'ONU, M. Dipan avait publié les travaux du blogueur Avjit Roy, qui a lui-même été battu à mort en février dernier. Trois autres blogueurs, qui écrivaient régulièrement sur des questions sociales, politiques et religieuses sensibles, ont également été assassinés cette année, et de nombreux autres ont reçu des menaces sur les médias sociaux.

« Je demande instamment aux dirigeants politiques et religieux de condamner systématiquement et sans équivoque cette vague d'assassinats et de menaces contre des écrivains et des éditeurs, et contre toute autre personne susceptible d'être visée par ces groupes takfiri [extrémistes islamistes] », a appelé M. Zeid.

Le Haut-Commissaire a souligné que l'État doit veiller à ce que les journalistes, les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains soient en mesure d'exercer leur liberté d'expression et d'opinion sans crainte pour leur vie.

« Quand des personnes sont explicitement menacées de violence ou assassinées, il est du devoir de l'Etat de leur fournir une protection efficace », a insisté le chef des droits de l'homme de l'ONU.