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A Rome, Ban Ki-moon appelle les Etats à faire preuve d'une solidarité mondiale face à la crise des réfugiés

Le Secrétaire général Ban Ki-moon et son épouse dans un centre de réfugiés à Rome. Photo UNIFEED
Le Secrétaire général Ban Ki-moon et son épouse dans un centre de réfugiés à Rome. Photo UNIFEED

A Rome, Ban Ki-moon appelle les Etats à faire preuve d'une solidarité mondiale face à la crise des réfugiés

Suite à sa visite d'un centre d'accueil pour réfugiés en Italie, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé samedi les dirigeants mondiaux, et en particulier européens, à faire preuve de solidarité et d'humanité dans leur réponse à la crise actuelle des réfugiés.

« Je me tiens devant vous le cœur très lourd. J'ai fait une série de rencontres émouvantes avec des familles de réfugiés », a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse dans la capitale italienne après sa visite le jour même du centre d'accueil pour réfugiés Tenda di Abramo.

Le Secrétaire général a salué la bonté et la générosité dont font preuve la population italienne et de nombreuses personnes en Europe face à l'afflux actuel sur le continent de réfugiés fuyant la violence et le conflit dans leurs pays d'origine.

« Je sais que les pays européens sont confrontés à de nombreux défis. Je prends la mesure de ces défis, mais il ne s'agit pas d'une crise de nombres. Si crise il y a, c'est une crise de la solidarité mondiale », a poursuivi le chef de l'ONU, ajoutant que si les dirigeants mondiaux veulent bien faire preuve de solidarité et de compassion, en tant qu'êtres humains, il n'existe aucune crise que la communauté internationale ne sera en mesure de surmonter.

Le Secrétaire général a insisté pour que les Etats fournissent en premier lieu aux réfugiés une aide vitale, à savoir l'accès à l'éducation et à des services d'assainissement.

Revenant sur sa visite du centre, M. Bam a déclaré avoir été tout particulièrement ému par sa rencontre avec une cinquantaine ou une soixantaine d'enfants réfugiés.

« Quand j'avais l'âge de six ans, je me suis retrouvé dans la même position. C'était il y a 65 ans. Lorsque la guerre de Corée a éclaté, j'ai dû fuir mon village pour trouver refuge dans un endroit plus sûr et très lointain. A cette époque, je ne savais pas ce qu'était la politique. Je savais seulement que j'avais faim et besoin de quelque chose à manger », s'est remémoré le chef de l'ONU.

Son père et son grand-père étaient alors désespérément à la rechercher de nourriture pour leur famille, a expliqué le Secrétaire général, avant d'ajouter que l'aide humanitaire fournie par l'ONU à l'époque les avait sauvés.

« Je suis sûr que l'un de ces réfugiés, un jour, surmontera toutes ces difficultés et deviendra un jour Secrétaire général des Nations Unies », a déclaré M. Ban, insistant sur le fait que, si on leur en donne l'occasion, ces réfugiés peuvent contribuer avec talent et de façon honorable à leurs sociétés d'accueil.

« Quand le Pape François est venu [au siège des Nations Unies à New York] le 25 septembre dernier, il s'est adressé aux dirigeants mondiaux et, si je peux me permettre de le citer, leur a dit : 'Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi-même' », a rappelé le chef de l'ONU. « Ce message était des plus inspirés et appropriés, surtout à l'heure actuelle ».