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L'ONU appelle Israël à ne pas répondre à la crise actuelle par une approche purement sécuritaire

Un employé du Croissant Rouge palestinien vient en aide à des blessés lors d'un affrontement à Béthléem, en Cisjordanie. Photo Oren Ziv/IRIN
Un employé du Croissant Rouge palestinien vient en aide à des blessés lors d'un affrontement à Béthléem, en Cisjordanie. Photo Oren Ziv/IRIN

L'ONU appelle Israël à ne pas répondre à la crise actuelle par une approche purement sécuritaire

A l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la récente flambée de violence entre Israël et la Palestine, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques, Tayé-Brook Zerihoun, a appelé vendredi Israël à tempérer son approche sécuritaire, notamment en mettant fin aux expulsions de Palestiniens à Jérusalem-Est.

« Aujourd'hui encore, nous avons assisté à un nouvel exemple de l'escalade de la violence actuelle, lorsqu'un large groupe de Palestiniens a mis le feu au site sacré abritant le tombeau de Joseph dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie », a déclaré le Sous-Secrétaire général dans son discours devant les membres du Conseil, ajoutant qu'aucune victime n'a été déplorée durant l'attaque.

Condamnant, au nom du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, cet acte répréhensible, au même titre que les nombreux incidents mortels constatés au cours des derniers jours, M. Zerihoun a insisté sur la nature particulièrement troublante de cette attaque, en raison de sa dimension religieuse.

« J'appelle toutes les parties à respecter le caractère sacré des lieux saints et à rejeter l'agenda politique des extrémistes consistant à transformer le conflit national actuel en guerre sainte », a déclaré M. Zerihoun, précisant qu'un tel scénario aurait des conséquences catastrophiques pour les deux parties.

Ce dernier incident s'ajoute à une longue liste d'attaques meurtrières perpétrées cette semaine à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et en Israël par des Palestiniens contre des civils et membres des forces de l'ordre israéliens, y compris au couteau, attaques durant lesquelles des dizaines de personnes ont été tuées et blessées de part et d'autre.

Il intervient également quelque jours après qu'un raid israélien à Gaza, en réponse à des tirs de roquettes, a tué une femme palestinienne et son enfant de quatre ans. Parallèlement, huit tirs de roquettes ont été effectués cette semaine à partir de Gaza en direction d'Israël, sans pour autant faire de victimes.

Suite à ces attaques, a déclaré le Sous-Secrétaire général, l'armée israélienne a renforcé sa présence notamment dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est et dans l'ensemble de la Cisjordanie, limitant la liberté de mouvement des civils et expulsant les Palestiniens suspectés de semer la terreur à Jérusalem-Est.

« Les punitions collectives, y compris les démolitions de maisons, sont contre-productives et contraires au droit international », a dénoncé M. Zerihoun, demandant instamment à Israël de cesser immédiatement ces pratiques.

« Il est clair que des mesures de sécurité seules ne parviendront pas à résoudre la crise actuelle. La persistance de l'occupation et l'amenuisement des perspectives de réalisation des aspirations palestiniennes à un Etat ont transformé la colère des Palestiniens, qui couvait depuis longtemps, en rage pure et simple », a indiqué le Sous-Secrétaire général, appelant les parties à agir sur les causes à l'origine d'une telle rage.

Au nombre d'entre elles, le Sous-Secrétaire général a mentionné la poursuite de la colonisation israélienne, l'absence de volonté affichée du Premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahu de protéger le statu quo des lieux saints à Jérusalem-Est, la brutalité des forces de l'ordre israéliennes et la rhétorique des extrémistes de tous bords, notamment sur les média sociaux.