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Libye : le chef d'Etat par intérim demande que le gouvernement soit exempté de l'embargo sur les armes

Le chef d'Etat par intérim de Libye, Agila Saleh Essa Gwaider, devant l'Assemblée générale. Photo ONU/Amanda Voisard
Le chef d'Etat par intérim de Libye, Agila Saleh Essa Gwaider, devant l'Assemblée générale. Photo ONU/Amanda Voisard

Libye : le chef d'Etat par intérim demande que le gouvernement soit exempté de l'embargo sur les armes

Le Président de la Chambre des Représentants de Libye, Agila Saleh Essa Gwaider, qui est le chef de l'Etat par intérim, a appelé mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU à exempter le gouvernement libyen internationalement reconnu de l'embargo sur les armes imposé à son pays, afin de lui permettre de combattre les groupes terroristes.

« Les efforts des autorités libyennes dans leur lutte contre le terrorisme sont entravés par le soutien que les terroristes reçoivent de l'extérieur, ainsi que par la continuation de l'embargo sur les armes » qui frappe la Libye, a déclaré M. Gwaider, dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Le chef de l'Etat par intérim a critiqué « l'insistance du Conseil de sécurité » à rejeter la demande d'exemption de l'embargo sur les armes présentée par le gouvernement libyen afin de pouvoir équiper l'armée libyenne.

« Malheureusement, a-t-il dit, certains membres permanents du Conseil justifient cette position par le souci d'éviter un impact négatif sur le dialogue politique libyen, alors que nous savons qu'il a mené à un projet d'accord politique qui a été accepté par l'autorité légitime (…) mais a été rejeté par le prétendu Congrès national général (CNG), lequel représente les milices qui occupent la capitale, Tripoli, et sont alliées avec Al-Qaïda/Ansar al-Sharia ».

La menace terroriste de l'Etat islamique /Daech et d'Al-Qaïda/Ansar al-Sharia ne se limite pas à la Libye, a mis en garde M. Gwaider. « Le terrorisme considère la Libye comme rien de plus qu'une base riche en ressources qui peut être exploitée pour financer ses opérations en Afrique du Nord et dans la région du Sahel, ainsi qu'en Europe », a-t-il assuré.

Par conséquent, a-t-il estimé, « tous les membres des Nations Unies devraient être conscients de la gravité de la position prise par le Conseil de sécurité pour la paix et la sécurité internationale, faire pression pour qu'il lève l'embargo sur l'armée libyenne ou accélère l'approbation de la demande d'exemption de l'embargo, et fournir une assistance au gouvernement libyen dans le domaine de la sécurité, conformément aux dispositions de la résolution 2214 du Conseil de sécurité ».

M. Gwaider a affirmé que le Conseil des Représentants était « attaché au dialogue afin de résoudre la crise sécuritaire et institutionnelle en Libye », mais qu'il « n'accepterait pas de régression par rapport à ce qui a été approuvé jusqu'ici par la majorité ».

« Aucun accord ne doit être imposé à un futur Gouvernement afin qu'il prenne des mesures en faveur d'organisations terroristes placées sur la liste des sanctions par le Conseil de sécurité », a-t-il ajouté ».

« La guerre contre le terrorisme à Benghazi, à Derna et à Syrte ne peut faire partie d'aucun arrangement en vue d'un cessez-le-feu aux termes d'un éventuel accord, à moins qu'il prévoie la reddition des terroristes et la remise de leurs armes », a conclu le délégué libyen.