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Des experts de l'ONU appellent à faire davantage pour protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes

Une classe de yoga pour femmes enceintes dans un centre de santé local à Bali, en Indonésie. Photo : ONU / Mark Garten
Une classe de yoga pour femmes enceintes dans un centre de santé local à Bali, en Indonésie. Photo : ONU / Mark Garten

Des experts de l'ONU appellent à faire davantage pour protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes

A la veille du Sommet sur le développement durable des Nations Unies, un groupe composé d'experts des droits de l'homme de l'ONU et de divers organismes régionaux a exhorté jeudi les Etats à renouveler leurs engagements en faveur de la protection de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes.

Après des mois d'intenses négociations, plus de 150 dirigeants du monde entier participeront à parti de vendredi au Sommet sur le développement durable des Nations Unies, qui aura lieu au siège de l'Organisation à New York jusqu'au 27 septembre, dans le but d'adopter le nouveau Programme de développement durable à l'horizon 2030. Ce dernier aura notamment pour but de mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes au cours des 15 prochaines années.

« En dépit des obligations claires pour les États de veiller à la santé sexuelle et reproductive des femmes, les violations demeurent et sont largement répandues dans toutes les régions du monde », a déclaré le groupe d'experts de l'ONU, de la Commission interaméricaine des droits de l'homme et de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), dans une déclaration commune.

Les experts ont noté que ces violations « prennent de nombreuses formes, y compris le refus d'accès aux biens et services dont seules les femmes ont besoin, en soumettant l'accès aux services des femmes et des adolescentes à l'autorisation d'un tiers, du fait de services de santé reproductive de mauvaise qualité, de la tolérance de pratiques néfastes, ainsi que de l'application de procédures sans le consentement éclairé de la femme ».

« L'adoption du Programme des Nations Unies pour le développement durable à l'horizon 2030 représente une occasion unique de lutter contre les inégalités et la discrimination, y compris d'œuvrer à l'élimination des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires qui se trouvent souvent au cœur des violations du droit à la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes », ont ajouté les experts.

Les experts ont salué les engagements du Programme pour assurer l'accès universel aux services de soins de santé sexuelle et reproductive, y compris le planning familial, l'information et l'éducation.

Cependant, ils ont regretté profondément la décision des Etats « de ne pas proposer une reconnaissance plus large et explicite de la santé et des droits sexuels et reproductifs, malgré leur engagement à exécuter le Programme d'une manière compatible avec leurs obligations en matière de droits de l'homme ».

Le groupe d'experts de l'ONU était composé du Rapporteur spécial sur le droit de toute personne à jouir du meilleur état de santé physique et mentale, Dainus Puras ; du Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Michel Forst ; de la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et conséquences, Dubravka Šimonoviæ ; de la Présidente du Groupe de travail sur la discrimination contre les femmes dans la loi et la pratique, Eleonora Zielinska. Les experts de la CADHP étaient la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l'homme en Afrique, Reine Alapini-Gansou ; et la Rapporteuse spéciale sur les droits des femmes, Soyata Maiga. L'expert de la Commission Interaméricaine des droits de l'homme était la Rapporteuse sur les droits des femmes, Tracy Robinson.