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Burkina Faso : l'ONU condamne le coup d'Etat

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à droite) avec Michel Kafando, Président du Burkina Faso, à Addis Abeba, en Ethiopie, le 30 janvier 2015. Photo ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à droite) avec Michel Kafando, Président du Burkina Faso, à Addis Abeba, en Ethiopie, le 30 janvier 2015. Photo ONU/Eskinder Debebe

Burkina Faso : l'ONU condamne le coup d'Etat

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné jeudi dans les termes les plus forts le coup d'Etat au Burkina Faso, et a réclamé une nouvelle fois la libération immédiate de tous les responsables burkinabés en détention.

M. Ban a exigé « la reprise de la transition politique du pays, conformément à la Constitution du Burkina Faso et de la Charte de transition », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

« Le Secrétaire général déplore la violence signalée dans le pays et appelle les forces de défense et de sécurité burkinabés à faire preuve de retenue et à faire respecter les droits humains et la sécurité de tous les citoyens burkinabés. Les responsables du coup d'État et de ses conséquences doivent rendre des comptes », a-t-il ajouté.

Le porte-parole a indiqué que le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, restait à Ouagadougou et continuait de travailler en étroite collaboration avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union africaine et d'autres partenaires internationaux afin de soutenir et de protéger la transition au Burkina Faso.

Ban Ki-moon avait exprimé mercredi en fin de journée son indignation concernant la détention forcée du Président Michel Kafando et du Premier ministre Isaac Zida du Burkina Faso, ainsi que de plusieurs ministres par la garde présidentielle, et réclamé leur libération immédiate.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a également condamné fermement ces détentions et réclamé la libération immédiate du Président et du Premier ministre.

Dans une déclaration à la presse publiée mercredi soir, les membres du Conseil ont souligné que « leur détention par des éléments du Régiment de sécurité présidentielle est une violation flagrante de la Constitution et de la Charte de transition du Burkina Faso ». Ils ont appelé tous les acteurs au Burkina Faso à éviter la violence.

Les membres du Conseil ont exprimé leur ferme soutien aux autorités de transition et ont exhorté tous les acteurs à respecter le calendrier de la transition, notamment concernant l'organisation d'élections crédibles, libres et justes prévues le 11 octobre 2015. Ils ont exhorté « tous les acteurs à respecter la légitime aspiration de la population du Burkina Faso à une transition pacifique ».

Le Conseil de sécurité a exprimé son ferme soutien aux efforts du Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, et à ceux de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union africaine et d'autres partenaires internationaux pour soutenir la transition au Burkina Faso.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est également dit jeudi préoccupé par le « coup d'état militaire qui a eu lieu au Burkina Faso ».

Il a jugé inacceptable l'arrestation et la détention du Président, du Premier ministre et de deux ministres. « Ils devraient être traités avec dignité et humanité, et libérés immédiatement », a-t-il ajouté, exhortant aussi les auteurs du coup d'Etat « à éviter l'usage de la force, particulièrement dans le contexte de manifestations contre ce coup d'Etat et à respecter les droits de la population à manifester de manière pacifique ».

Selon la presse, les militaires putschistes ont annoncé jeudi matin à la télévision nationale la destitution du Président, la dissolution des institutions de transition, et la création, en remplacement, d'un Conseil national de la démocratie (CND), présidé par le chef du Régiment de sécurité présidentielle Gilbert Diendéré, un ancien proche du Président déchu Blaise Compaoré.