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Le chef des droits de l'homme de l'ONU plaide pour la parité entre les sexes

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Le chef des droits de l'homme de l'ONU plaide pour la parité entre les sexes

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a plaidé mardi en faveur de mesures temporaires permettant d'obtenir la parité entre les sexes dans toutes les sphères de la société, telles que notamment l'instauration de quotas.

« Nous sommes ici pour participer à l'un des défis les plus complexes au sein de la constellation des droits de l'homme : l'égalité entre les sexes », a déclaré M. Zeid lors de la deuxième journée du débat annuel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, consacré cette année à la promotion de l'égalité entre hommes et femmes.

Rappelant l'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits»), le Haut-Commissaire a constaté qu'aucun pays n'a encore atteint la pleine égalité entre les sexes.

Les discussions de ce mardi, auxquelles participait également la Reine des Belges, Mathilde d'Udekem d'Acoz, avaient trait à la question spécifique de la parité entre les sexes.

« L'égale représentation des femmes et des hommes à tous les niveaux de prise de décision, professionnels et d'éducation, va beaucoup plus loin que la simple portée symbolique et la médiatisation de certains individus », a déclaré M. Zeid, précisant que lorsqu'un nombre égal de femmes et d'hommes sont représentés, les débats, les lois, les politiques et les programmes qui en découlent reposent sur l'ensemble de la population, et pas seulement sur une fraction d'entre elle.

Les filles elles-mêmes peuvent parfois contribuer à la persistance des stéréotypes de genre, a par ailleurs noté le Haut-Commissaire, expliquant, par exemple, qu'elles peuvent volontairement rester à l'écart de l'informatique ou de l'ingénierie parce que « battre les garçons en mathématiques n'est pas perçu comme 'féminin' ».

De la même façon, les filles qui grandissent en ne voyant que des présidents ou ambassadeurs masculins peuvent développer la croyance que le pouvoir est essentiellement d'origine masculine, a-t-il poursuivi, précisant que seuls 20% des parlementaires et 17% des ministres dans le monde sont des femmes.

Ce manque de parité, a-t-il insisté, est visible jusque dans les institutions onusiennes, voire au sein même du Conseil des droits de l'homme, où les femmes sont sous-représentées dans les panels de discussion et d'experts.

Dans ce contexte, le Haut-Commissaire a affirmé que les quotas et autres mesures temporaires peuvent permettre d'atteindre la parité entre les sexes là où le cours naturel des choses pourrait prendre plusieurs générations avant d'y parvenir.