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Ukraine : le nombre de victimes civiles augmente, selon un rapport de l'ONU

Nikita, 5 ans, dont le père a été tué en rentrant du travail dans un bombardement, regarde par la fenêtre dans un quartier de la ville de Pervomaysk à Donetsk Oblast (décembre 2014). Photo : © UNICEF / NYHQ2014-3507 / Volpi
Nikita, 5 ans, dont le père a été tué en rentrant du travail dans un bombardement, regarde par la fenêtre dans un quartier de la ville de Pervomaysk à Donetsk Oblast (décembre 2014). Photo : © UNICEF / NYHQ2014-3507 / Volpi

Ukraine : le nombre de victimes civiles augmente, selon un rapport de l'ONU

Près de 8.000 personnes au total ont perdu la vie en raison du conflit dans l'est de l'Ukraine depuis la mi-avril 2014, indique un nouveau rapport de la Mission de surveillance des droits de l'homme de l'ONU dans le pays, publié mardi.

« Le bombardement des zones résidentielles a conduit à une augmentation inquiétante du nombre de victimes civiles au cours des trois derniers mois. Nous devons protéger davantage les civils et mettre un terme complètement aux hostilités, conformément à l'accord de cessez-le-feu conclu en février », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué de presse annonçant la publication du rapport.

Ce rapport, qui couvre la période allant du 16 mai au 15 août 2015, note que le nombre de victimes civiles du conflit a doublé comparé à la période précédente, avec au moins 105 morts et 308 blessés rapportés par rapport aux 60 morts et 102 blessés qui avaient été constatés entre le 16 février et le 15 mai.

Le Haut-Commissaire a par ailleurs cité les derniers chiffres sur l'ensemble des victimes depuis le début du conflit dans l'est de l'Ukraine, soit au moins 7.962 morts, y compris des membres des forces armées ukrainiennes, des civils et des membres des groupes armés anti-gouvernementaux, et 17.811 blessés.

Le rapport indique également que « le retrait des armes lourdes sur la ligne de front, tel que préconisé dans les accords de Minsk, n'a été que partiellement effectué par les groupes armés et l'armée ukrainienne », notant que la majorité des victimes civiles causées par les bombardements ont eu lieu dans les zones contrôlées par les groupes armés. La situation générale des civils vivant près de la ligne de front se dégrade, précise le rapport, et leur accès à la nourriture et à l'eau est particulièrement préoccupant à l'approche de l'hiver.

Le rapport indique également que l'ordonnance temporaire émise par le gouvernement ukrainien continue de restreindre sévèrement la liberté de déplacement des personnes, malgré la création d'un portail sur web pour l'application et l'obtention des permis en ligne, en raison des longues queues d'attente aux points de contrôle. Les gens sont contraints de rester dans les zones où ils sont confrontés à un risque de bombardements pendant des périodes prolongées, ou de chercher des itinéraires alternatifs qui ne sont pas évidemment privés d'explosion, est expliqué dans le rapport.

Le 11ème rapport de la Mission de surveillance des droits de l'homme de l'ONU en Ukraine constate également des cas de meurtre, d'enlèvement, de torture, de mauvais traitement, de violence sexuelle, de travail forcé, de demandes de rançon et d'extorsion de fonds dans la « République autoproclamée populaire de Donetsk » et la « République autoproclamée populaire de Lougansk ».

Le rapport estimé que trois millions de personnes résident dans ces deux territoires, sans la moindre protection contre les violations et les abus des droits humains perpétrés par les groupes armés et leurs partisans.

Le rapport note également une « tendance persistante à la détention arbitraire et au secret par les forces de sécurité ukrainiennes, principalement par le Service de sécurité de l'Ukraine, et par des unités militaires et paramilitaires ».

En outre, le rapport avertit que les violations des droits de l'homme continuent d'être commises par les autorités dans la République autonome de Crimée, où les autorités se livrent à une répression contre les voix dissidentes.

« Je suis particulièrement préoccupé par la récente condamnation à 20 ans de prison du cinéaste ukrainien Oleh Sentsov par un tribunal militaire de la Fédération de Russie », a déclaré le Haut-Commissaire, avant d'ajouté que « son procès a été entaché d'irrégularités ». Un militant des droits de l'homme de Crimée, Oleksandr Kolchenko, a également été condamné à 10 ans de prison pour sa participation présumée à un complot terroriste, a précisé M. Zeid.