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Soudan du Sud : le gouvernement devrait signer l'accord de paix mercredi, selon l'ONU

L'ancien Vice-Président du Soudan du Sud, Riek Machar (assis à droite) et Pagan Amum Okiech, représentant les anciens détenus, signent l'accord de paix de compromis à Addis Ababa, zn Ethiopie. Photo IGAD
L'ancien Vice-Président du Soudan du Sud, Riek Machar (assis à droite) et Pagan Amum Okiech, représentant les anciens détenus, signent l'accord de paix de compromis à Addis Ababa, zn Ethiopie. Photo IGAD

Soudan du Sud : le gouvernement devrait signer l'accord de paix mercredi, selon l'ONU

La Représentante spéciale du Secrétaire général au Soudan du Sud, Ellen Margrethe Loej, a informé mardi le Conseil de sécurité que le gouvernement sud-soudanais devrait signer mercredi l'accord de paix, qui a déjà été signé par la rébellion il y a une semaine.

Le 17 août, à Addis-Abeba, en Ethiopie, le chef de la rébellion sud-soudanaise Riek Machar a signé cet accord de paix présenté par la médiation de l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD), un groupement régional associant huit pays est-africains. Le Président sud-soudanais Salva Kiir n'a en revanche que paraphé l'accord avec certaines réserves.

« A son retour d'Addis-Abeba, le Président Salva Kiir a commencé des consultations intensives avec divers groupes », a expliqué mardi Mme Loej aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU lors d'une réunion consacrée à la situation au Soudan du Sud.

Le 24 août, M. Kiir a présidé une réunion déterminante, à laquelle ont participé des responsables du gouvernement, du parti au pouvoir, et des organes législatifs, a-t-elle précisé. « Un mini-sommet est prévu demain, au cours duquel le gouvernement de la République du Soudan du Sud, dans l'intérêt de la paix, doit signer l'accord proposé », a ajouté Mme Loej.

Dans le cas où cet accord est signé, l'envoyée de l'ONU a rappelé qu'il ne s'agira que d'une première étape.

Malgré l'espoir d'un développement positif au niveau politique, la situation sur le terrain « est volatile et tendue », selon la Représentante spéciale de l'ONU. L'escalade des combats a entraîné de nouveaux déplacements de civils.

L'afflux de personnes déplacées dans les bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) ces derniers mois et les tensions politiques, ethniques et tribales, ainsi que l'activité criminelle dans les camps, « montrent une fois encore le caractère intenable de ces sites de protection sur le plus long terme », a dit Mme Loej.

De son côté, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien, a rappelé aux membres du Conseil de sécurité que la situation humanitaire continuait de se détériorer nettement.

Plus de 2,2 millions de personnes sont déplacées à cause du conflit, dont 616.000 ont fui dans les pays voisins. Cela représente une augmentation de 200.000 personnes depuis le début de cette année, a indiqué M. O'Brien, qui s'est rendu au Soudan du Sud en juillet.

« Près de 200.000 déplacés ont trouvé refuge dans des bases de la MINUSS, contre 121.000 il y a seulement quatre mois », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l'insécurité alimentaire affecte 4,6 millions de personnes cette année. « Alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires ont fourni une aide à plus de 2,3 millions de personnes en 2015, cette insécurité alimentaire restera une menace l'an prochain, notamment si les combats continuent », a prévenu M. O'Brien.