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Burundi : l'ONU s'inquiète de la détérioration continue de la situation des droits de l'homme

Deux enfants burundais dans un camp de réfugiés au Rwanda. Photo UNICEF/Pflanz
Deux enfants burundais dans un camp de réfugiés au Rwanda. Photo UNICEF/Pflanz

Burundi : l'ONU s'inquiète de la détérioration continue de la situation des droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est inquiété vendredi de la poursuite de la détérioration de la situation des droits de l'homme au Burundi, où au moins 96 personnes ont été tuées, la plupart de l'opposition, depuis le début des violences fin avril.

« Au moins 600 personnes ont été arrêtées et détenues pendant cette période, même si nombre d'entre elles ont depuis été libérées. Il y a eu au moins 60 cas de torture et davantage de cas de mauvais traitements dans les centres de détention de la police et des services de renseignement (SNR) », a souligné une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.

« Beaucoup de ces détenus sont en détention provisoire au-delà des délais prévus par la loi. Certains, en particulier ceux détenus par les SNR, disent qu'ils ne sont pas autorisés à recevoir des visites de leurs familles, ni à bénéficier d'un avocat pendant les interrogatoires, a-t-elle ajouté, précisant que les chiffres réels de personnes tuées, détenues ou torturées peuvent être beaucoup plus élevés ».

« Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures pour assurer la protection des membres de la société civile et des journalistes. La violence qui règne dans le pays a eu des conséquences graves pour la jouissance des droits de l'homme », a déclaré la porte-parole, rappelant que plus de 180.000 personnes ont fui dans les pays voisins.

« Certains commerçants et hommes d'affaires qui ont fui le pays ne sont pas revenus. Les activités commerciales ont diminué et, en conséquence, le chômage a augmenté. Le secteur de la santé souffre également d'une pénurie d'approvisionnement », a noté Mme Shamdasani.

Le HCDH a exhorté toutes les parties à reprendre le dialogue avant que la situation ne soit complètement hors de contrôle.

« Nous appelons les dirigeants de tous les côtés à prendre des mesures concrètes pour renoncer à l'usage de la violence et à résoudre les différends de manière pacifique », a dit la porte-parole du HCDH. « Là où il y a eu des violations et des abus, il doit y avoir des enquêtes rapides afin que les responsables rendent des comptes ».

Jusqu'à présent, aucun procès n'a eu lieu concernant les violences, les meurtres, la torture et les mauvais traitements depuis avril, bien que les autorités aient indiqué à plusieurs reprises que des enquêtes sont en cours et que certains éléments de la police ont été arrêtés, a-t-elle noté. Dans quelques cas seulement, des enquêtes ont été engagées. « La poursuite de l'impunité au Burundi ne peut qu'alimenter les cycles de violence », a conclu la porte-parole.