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Mali : l'ONU s'inquiète de la libération de détenus suspectés de crimes graves

Casques bleus du contingent du Niger en patrouille à Menaka, au Mali. Photo : MINUSMA / Marco Dormino
Casques bleus du contingent du Niger en patrouille à Menaka, au Mali. Photo : MINUSMA / Marco Dormino

Mali : l'ONU s'inquiète de la libération de détenus suspectés de crimes graves

Trois jours après l'attentat terroriste meurtrier qui a eu lieu à Sévaré, dans le centre du Mali, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est déclaré mardi très inquiet face à la libération récente par les autorités du pays de détenus soupçonnés d'implication dans des crimes graves, y compris des crimes de guerre, des actes terroristes et des violations des droits de l'homme.

« Nous comprenons qu'un certain nombre de ceux qui ont été libérés le 16 juillet 2015 étaient impliqués dans de tels crimes et craignons que de nouvelles libérations soient imminentes », a déclaré une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève. « Toute mesure qui équivaudrait de facto à une amnistie serait contraire au droit international et aux engagements pris par les parties dans l'Accord de paix et de réconciliation ».

La porte-parole a souligné l'importance que revêt pour le HCDH la lutte contre l'impunité et la nécessité d'enquêter et de poursuivre toutes les violations flagrantes des droits de l'homme, afin d'assurer la reddition de comptes.

« Nous exhortons le gouvernement à veiller à ce que toutes les libérations effectuées dans le cadre des mesures de renforcement de la confiance soient en pleine conformité avec le droit international et à prendre toutes les dispositions en son pouvoir pour garantir la conduite d'enquête et la poursuite de tous les crimes graves au regard du droit international », a déclaré Mme Shamdasani.

Les autorités judiciaires au Mali devraient poursuivre tous les auteurs présumés de crimes de guerre, de génocides, de crimes contre l'humanité et d'autres violations flagrantes des droits de l'homme, a-t-elle insisté.

Le HCDH a également condamné lors du point de presse l'attaque perpétrée les 7 et 8 août derniers dans l'hôtel Byblos de la ville malienne de Sévaré, qui a notamment causé la mort de quatre employés contractuels des Nations Unies.

« Ces attaques, qui semblent avoir été conçues pour susciter la terreur et l'intimidation, vont à l'encontre du droit national et international », a déploré Mme Shamdasani.

La porte-parole du HCDH a appelé la communauté internationale et les Etats voisins à appuyer le Mali dans ses efforts pour rétablir la paix, la sécurité et le plein respect des droits de l'homme dans le pays.