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Ban Ki-Moon appelle à améliorer l'accès à la santé des peuples autochtones

Evènement spécial en l'honneur de la Journée internationale des peuples autochtones, au siège de l'ONU, à New York (10 août 2015). Photo : ONU/Rick Bajornas
Evènement spécial en l'honneur de la Journée internationale des peuples autochtones, au siège de l'ONU, à New York (10 août 2015). Photo : ONU/Rick Bajornas

Ban Ki-Moon appelle à améliorer l'accès à la santé des peuples autochtones

Les peuples autochtones ne doivent pas être mis à l'écart du programme de développement durable que s'apprête à adopter en septembre la communauté internationale, a déclaré lundi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, tout en mettant l'accent sur leurs difficultés d'accès aux soins de santé.

« Ils comptent parmi les peuples les plus vulnérables et marginalisés du monde. Pourtant, leur histoire, leurs traditions, leurs langues et leurs connaissances font partie des fondements mêmes du patrimoine humain », a déclaré M. Ban dans un discours lors d'un événement célébrant la Journée internationale des peuples autochtones, qui a eu lieu dimanche, au siège de l'ONU à New York.

« Les peuples autochtones pourraient apprendre au monde des modes de vie durables et une harmonie de la société humaine avec la nature », a-t-il ajouté.

La Journée internationale des peuples autochtones du monde est célébrée chaque année le 9 août, en référence à la date de la première réunion du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones à Genève en 1982.

Cette année, la Journée internationale s'est centrée sur l'accès à la santé et au bien-être des peuples autochtones du monde entier dans le cadre du nouveau programme de développement. Ce nouveau programme, que les dirigeants mondiaux adopteront en septembre à New York, prendra appui sur le succès des Objectifs du Millénaire pour le développement et fixera 17 objectifs de développement durable pour éradiquer la pauvreté dans le monde d'ici 2030.

Cette journée internationale a également correspondu avec la publication du dernier rapport de l'ONU sur la situation des peuples autochtones dans le monde, qui examine les principaux défis auxquels les peuples autochtones sont confrontés en matière d'accès insuffisant à des soins de santé de qualité.

L'ONU estime qu'il y a actuellement 370 millions de personnes autochtones dans environ 90 pays, qui représentent 15 % des personnes pauvres dans le monde et environ un tiers des 900 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté dans des zones rurales.

Dans le même temps, les particularités identitaires des peuples autochtones dans la société les placent dans une situation désavantageuse concernant l'accès aux soins de santé et les rendent plus vulnérables à certaines maladies spécifiques.

Le Secrétaire général a ajouté que les peuples autochtones connaissent de nombreux problèmes, pour la plupart évitables, dans les domaines de la santé et du bien-être, y compris des logements et installations sanitaires insalubres, l'absence de soins prénatals, la violence généralisée à l'égard des femmes, la prévalence élevée du diabète, la consommation de drogue et d'alcool et des taux élevés de suicide chez les jeunes et de mortalité infantile.

En Australie, a expliqué le chef de l'ONU, de nombreuses communautés autochtones ont un taux de diabète six fois plus élevé que celui de la population générale. Parallèlement, au Rwanda, les familles du peuple Twa sont sept fois plus susceptibles d'avoir un mauvais état de santé et deux fois plus susceptibles de manquer d'eau potable par rapport aux autres familles en générale. Au Viêtnam, a poursuivi M. Ban, plus de 60 % des accouchements parmi les minorités ethniques ont lieu sans soins prénatals tandis que pour la population majoritaire, le chiffre est proche de près de 30%.

« Ces statistiques sont inacceptables », a conclu le Secrétaire général. « Elles doivent être abordées de toute urgence dans le cadre du programme 2030 pour le développement durable ».