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Boko Haram : le Conseil de sécurité appelle à l'intensification de la coopération régionale

Des personnes au Niger ayant fui la violence de Boko Haram au Nigéria (juin 2015). Photo PAM Niger/Vigno Hounkanli,
Des personnes au Niger ayant fui la violence de Boko Haram au Nigéria (juin 2015). Photo PAM Niger/Vigno Hounkanli,

Boko Haram : le Conseil de sécurité appelle à l'intensification de la coopération régionale

Tout en reconnaissant que des progrès ont été réalisés sur le terrain ces derniers mois à la suite des opérations militaires contre Boko Haram par les forces armées de la région du bassin du lac Tchad, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné fermement mardi les attaques meurtrières que le groupe terroriste continue de lancer, en particulier contre des civils, et a préconisé à cet égard l'intensification de la coopération régionale.

Dans une déclaration présidentielle adoptée dans la matinée, le Conseil félicite les Etats membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT, constituée du Cameroun, Niger, Nigéria et Tchad) et le Bénin pour leurs efforts afin de rendre pleinement opérationnelle la Force spéciale mixte multinationale pour la sécurité, dont l'objectif est de renforcer la coopération et la coordination militaires régionales et de lutter plus efficacement contre la menace que représente Boko Haram pour la région.

A cet égard, le Conseil prend note de l'établissement du quartier général opérationnel de la Force à N'Djamena, capitale du Tchad.

Le Conseil encourage par ailleurs la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à redoubler d'efforts, en coordination avec la Commission de l'Union africaine (UA), pour adopter « une stratégie globale destinée à combattre plus efficacement et de toute urgence » Boko Haram.

Conscient de la charge économique qui pèse sur les pays victimes du groupe terroriste, le Conseil prend note des mesures adoptées par la Commission de l'UA afin d'apporter le soutien nécessaire pour rendre la Force spéciale mixte multinationale pour la sécurité pleinement opérationnelle.

Le Conseil demande en outre à la communauté internationale et aux donateurs de financer la Force spéciale mixte multinationale pour la sécurité et se félicite à cet égard que la Commission de l'UA prévoie d'organiser une conférence des donateurs pour soutenir les efforts déployés par les Etats membres de la CBLT et le Bénin. Il demande ainsi aux Etats membres de « verser de généreuses contributions » au Fonds d'affectation spéciale de l'UA.

Le Conseil insiste sur le fait que les opérations militaires conjointes menées au niveau régional contre Boko Haram doivent être complétées par une action « afin d'améliorer les conditions de vie, de fournir une assistance humanitaire aux déplacés, aux réfugiés et aux autres populations touchées par le conflit, de promouvoir l'éducation et la création d'emplois, de contribuer aux efforts de stabilisation et à la reprise économique, d'empêcher la vente illégale d'armes à des groupes armés et à des réseaux criminels et d'assurer la protection des droits fondamentaux, en particulier ceux des femmes et des enfants ».

I1 demande ainsi aux Etats membres qui financent la Force spéciale mixte multinationale pour la sécurité de « créer des conditions de sécurité propice à l'acheminement de l'aide humanitaire sous la direction de civils ainsi qu'au rapatriement et à la réinstallation ou à l'intégration locale librement consentis, sûrs et durables des déplacés et des réfugiés ».

I1 encourage tous les acteurs qui participent aux opérations à contribuer aux programmes de relèvement et aux mesures de protection nécessaires en faveur des civils, et à veiller, en particulier, à faire libérer et à réintégrer les enfants qui ont été enlevés par Boko Haram ou associés à ce groupe terroriste ».