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Le nombre de déplacés internes en Libye a doublé depuis septembre, selon le HCR

Des civils à Misrata, en Libye. Photo HCR/Helen Caux
Des civils à Misrata, en Libye. Photo HCR/Helen Caux

Le nombre de déplacés internes en Libye a doublé depuis septembre, selon le HCR

En Libye, le nombre de personnes déplacées internes a presque doublé depuis septembre 2014, passant d'environ 230.000 personnes à plus de 434.000 dans un contexte d'escalade des combats dans différentes régions, a indiqué mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les chiffres pourraient cependant être bien plus élevés. Le HCR a un accès limité dans le pays et gère à distance son opération en Libye.

« Nous comptons beaucoup sur les partenaires locaux, qui sont eux-mêmes dans l'incapacité d'accéder à toutes les zones touchées en raison de la situation instable. Cela réduit également la communication et la surveillance et, pour ces raisons, leurs chiffres sont seulement une estimation », a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève.

Le plus grand nombre de déplacés (105.000, soit un quart de la population déplacée) se trouve dans la ville de Benghazi, à l'est du pays, où le HCR travaille avec la municipalité ainsi que des ONG locales et internationales pour distribuer des matelas, des couvertures et des ustensiles de cuisine.

Les principaux motifs d'inquiétude à Benghazi concernent l'effondrement du secteur de la santé, la fermeture de plus de 60 écoles et universités, la criminalité résultant de l'absence d'un Etat de droit et le nombre de victimes civiles à la suite de combats dans cette ville côtière. Les mines antipersonnel et les munitions non explosées sont également un danger pour les personnes déplacées.

Le conflit affecte également la sécurité des civils et empêche le retour en toute sécurité des personnes déplacées vers Misrata, Tripoli, Warshafana et les montagnes de Nafousa dans l'ouest et d'Awbari dans le sud. Les déplacés et les communautés d'accueil dans ces régions ont également été affectés par un accès réduit à l'éducation, à des soins de santé abordables, à l'électricité et à d'autres services essentiels.

« Les conditions de vie pour les personnes déplacées varient d'une région à une autre, mais elles demeurent difficiles pour beaucoup, en particulier dans le sud. Les personnes déplacées sont hébergées dans des abris allant de logements loués aux écoles, aux usines et à des bâtiments vides. Dans le sud de la ville frontalière désertique de Ghat, certaines familles déplacées vivent dans des réservoirs d'eau vides », a dit la porte-parole du HCR.

Etant donné la poursuite sporadique des combats dans le sud et le regain de tensions entre les communautés tribales tebu et touareg, la situation de déplacement de population menace de se prolonger, alors que de nombreuses personnes déplacées ne peuvent pas retourner dans leur lieu d'origine ou, si elles en ont la possibilité, ce retour se fait dans des conditions non viables, comme c'est le cas dans la province frontalière d'Awbari. L'accès au sud de la Libye et la livraison d'articles de secours demeurent un défi pour nous à cause du conflit et des chaînes d'approvisionnement perturbées, a ajouté Mme Fleming.