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A Séoul, le chef des droits de l'homme de l'ONU salue l'implication croissante de la RPDC

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, lors d’une conférence de presse à l'inauguration du bureau des droits de l’homme à Séoul. Photo : HCDH.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, lors d’une conférence de presse à l'inauguration du bureau des droits de l’homme à Séoul. Photo : HCDH.

A Séoul, le chef des droits de l'homme de l'ONU salue l'implication croissante de la RPDC

A l'issue d'une visite de trois jours en Corée du Sud, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a mis l'accent jeudi sur l'implication croissante de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sur la question des violations des droits de l'homme, dont souffre la population du pays depuis maintenant plusieurs décennies.

A l'occasion de cette visite, la première dans un pays d'Asie depuis son entrée en fonction, M. Zeid a inauguré un nouveau bureau des droits de l'homme à Séoul, dont l'objectif principal sera de travailler sur la situation des droits de l'homme en RPDC.

« Il est rare que l'ouverture d'un petit bureau soit une nouvelle aussi importante. Je crois que cela reflète le fait que nous voulons tous ardemment la même chose : une amélioration majeure de la situation des droits de l'homme en RPDC », a déclaré le Haut-Commissaire lors d'une conférence de presse dans la capitale sud-coréenne.

M. Zeid a ajouté qu'une telle « avancée aurait été impensable il y a seulement quelques années et n'était même pas à l'ordre du jour avant que la Commission d'enquête ne soit créée et ne publie son rapport dévastateur et extrêmement influent en février 2014 ».

Le rapport de la Commission des Nations Unies chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme en RPDC précisait notamment que « la gravité, l'ampleur et la nature de ces violations dévoilaient l'existence d'un État sans le moindre équivalent dans le monde moderne ».

« La population de la RPDC a souffert de violations des droits de l'homme effroyables et de privations pendant des décennies, alors que la majorité du monde extérieur était à peine consciente de ce qui se passait là-bas et se focalisait uniquement sur la question nucléaire », a déclaré le Haut-Commissaire, se référant à la période précédent la publication du rapport de la Commission d'enquête.

Conformément aux recommandations formulées dans ce document, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait demandé l'an dernier au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) de créer un bureau sur le terrain pour renforcer la surveillance et la documentation de la situation des droits de l'homme en RPDC.

« Grâce à la Commission d'enquête, la situation des droits de l'homme en RPDC est maintenant fermement encrée dans l'agenda international », a salué M. Zeid.

« De plus, le gouvernement de la RPDC réagit. Parfois, cette réaction se présente sous la forme de menaces et de la colère. Mais dans le même temps, il y a des signes que le gouvernement de la RPDC déploie plus d'efforts pour à tout le moins s'impliquer sur un certain nombre de questions soulevées dans l'arène internationale », s'est félicité le Haut-Commissaire, citant notamment en exemple le processus de l'Examen universel périodique, au cours duquel la situation des droits humains de chaque État est examinée par les autres États.

« J'espère que cette réaction va continuer et mûrir au point de produire des résultats concrets », a-t-il ajouté.

M. Zeid s'est par ailleurs déclaré très préoccupé par les conséquences agricoles et alimentaires en RPDC de la période de grande sécheresse traversée actuellement sur le pays, « la pire de mémoire d'homme », a-t-il souligné.

Aggravée par des décennies de pratiques agricoles désastreuses et de mauvaise gestion économique, cette situation menace de famine la population du pays, dont l'ONU estime que 70% est déjà en situation d'insécurité alimentaire, a expliqué le Haut-Commissaire.

« Pour éviter le risque extrêmement élevé de famine, le gouvernement doit coopérer avec ses voisins et avec les organisations humanitaires, et ces derniers doivent répondre en apportant leur soutien au pays », a appelé M. Zeid.