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Moyen-Orient : l'ONU souligne la persistance des tensions en Cisjordanie et à Gaza

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman (archives). Photo ONU/Devra Berkowitz
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman (archives). Photo ONU/Devra Berkowitz

Moyen-Orient : l'ONU souligne la persistance des tensions en Cisjordanie et à Gaza

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée au Moyen-Orient, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a souligné mercredi la persistance de tensions en Cisjordanie et à Gaza, tout en saluant les avancée récentes en vue de renforcer l'unité entre Palestiniens.

M. Feltman a tout d'abord salué les récentes déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur son engagement en faveur de « l'idée d'une solution durable des deux Etats », ainsi que les mesures israéliennes pour alléger les restrictions dont font l'objet les Palestiniens, notamment durant le mois de Ramadan.

« La situation de la sécurité en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, demeure tendue », a déclaré le Secrétaire général adjoint, précisant que 186 Palestiniens, dont 28 enfants et deux femmes, et six membres des forces de sécurité israéliennes ont été blessés au cours de la période écoulée.

De plus, a-t-il ajouté, trois Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne à l'occasion de plusieurs incidents et, le 19 juin, un civil israélien a été tué et un autre blessé par un tireur Palestinien près de Ramallah.

M. Feltman s'est inquiété de la situation des Palestiniens emprisonnés en Israël, notamment ceux placés en détention administrative, dont Khader Adnan, en détention depuis le 8 juillet, qui fait actuellement une grève de la faim. Le projet de loi du gouvernement israélien visant à autoriser, sous certaines conditions, l'alimentation forcée des prisonniers faisant la grève de la faim est contraire aux pratiques internationales, a-t-il noté.

Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs déploré la poursuite des démolitions de maisons et de bâtiments en Cisjordanie, qui ont contraint à se déplacer 29 Palestiniens au mois de juin, dont 17 enfants.

M. Feltman a aussi renouvelé sa profonde inquiétude face à la mise en œuvre rapide du plan israélien consistant à transférer 7.000 Bédouins palestiniens de leurs communautés actuelles au centre de la Cisjordanie.

A Gaza, la « situation désespérée » a été exacerbée par un certain nombre d'incidents, a déclaré le Secrétaire général adjoint, mentionnant 10 tirs de roquettes par des militants palestiniens en direction d'Israël et 11 raids aériens israéliens sur des sites de Gaza, chaque fois sans faire le moindre blessé.

M. Feltman s'est inquiété de la menace présentée par des individus ou groupes salafistes à Gaza, précisant que le 2 juin, le Hamas aurait tué un individu salafiste accusé d'avoir procédé au tir d'une roquette contre Israël.

Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs regretté que 12 Palestiniens aient été pris pour cible par des soldats israéliens dans des zones d'accès restreint et a demandé aux autorités israéliennes de prendre des mesures pour limiter ce type d'incidents.

M. Feltman a fait état des grandes difficultés économiques traversées par les habitants de Gaza, où le taux de chômage était de 43% à la fin de l'année 2014.

Cette situation rend d'autant plus essentiel le renforcement de l'unité entre Palestiniens, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, tout en saluant les efforts récents de consultation entre factions palestiniennes en vue de former un gouvernement d'unité nationale.

M. Feltman a par ailleurs félicité l'Egypte pour son ouverture temporaire du passage de Rafah du 13 au 19 juin.

Le Secrétaire général adjoint a en outre regretté la lenteur de la reconstruction de Gaza suite au conflit de l'été dernier.

Sur ce point, il a pris acte des conclusions du rapport de la Commission indépendante des Nations Unies chargée d'enquêter sur le conflit à Gaza durant l'été 2014, qui fait état de violations susceptibles d'être qualifiées de « crimes de guerre », perpétrées à la fois par Israël et les groupes armés palestiniens.

M. Feltman a espéré que ce rapport puisse contribuer à ce que les victimes du conflit de l'an dernier obtiennent justice.