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Afghanistan : seuls des pourparlers directs permettront de faire avancer la paix, selon l'ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afghanistan, Nicholas Haysom, devant le Conseil de sécurité de l'ONU en mars 2015. Photo : ONU / Loey Felipe
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afghanistan, Nicholas Haysom, devant le Conseil de sécurité de l'ONU en mars 2015. Photo : ONU / Loey Felipe

Afghanistan : seuls des pourparlers directs permettront de faire avancer la paix, selon l'ONU

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Afghanistan, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afghanistan, Nicholas Haysom, a salué les « progrès modestes » réalisés dans le pays sur les plans économique, sécuritaire et politique, tout en insistant sur l'importance d'entamer des pourparlers directs entre les parties pour accomplir des avancée significatives en matière de paix.

« Bien que ces progrès aient été modestes, ils ne doivent pas être sous-évalués », a déclaré M. Haysom aux membres du Conseil, tout en précisant que le pays a toujours besoin du soutien de la communauté internationale dans les domaines économique, sécuritaire et politique.

Sur le volet économique, le Représentant spécial a indiqué que le gouvernement afghan luttait actuellement pour combler le fossé existant entre les ressources financières dont il a besoin pour s'acquitter de ses priorités et les recettes fiscales du pays.

M. Haysom a également mis en garde sur une possible recrudescence de l'économie illicite en raison de la faible croissance économique, s'agissant notamment de la production de drogues, qui est actuellement en plein essor.

« L'Afghanistan relève les défis sécuritaires, mais le pays est de plus en plus mis à l'épreuve sur ce plan », a par ailleurs affirmé le Représentant spécial, constatant la montée des conflits dans le pays, notamment dans des zones considérées comme sûres au préalable.

« Les combattants étrangers venus des pays voisins situés au nord de l'Afghanistan posent particulièrement problème », a poursuivi M. Haysom, tout en ajoutant que l'inquiétude demeure concernant une possible percée de Daesh, autrement appelé l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL).

Le Représentant spécial a appelé les pays de la région à s'impliquer et à collaborer davantage avec l'Afghanistan pour lutter contre le terrorisme. Sur ce plan, M. Haysom a toutefois salué le renforcement des relations entre l'Afghanistan et le Pakistan.

Les civiles sont les premières victimes de la montée en puissance du conflit, a déploré le Représentant, constatant la mort de 4.216 civils depuis le début de l'année et la recrudescence des attaques terroristes.

Concernant le volet politique, au nombre des progrès accomplis, M. Haysom a notamment cité la nomination de tous les membres du gouvernement et de 21 gouverneurs de provinces, ainsi que la promesse faite par le gouvernement d'établir une commission de réforme électorale et de clarifier le calendrier électoral.

Maintenant que le gouvernement d'union nationale a été formé et que les rapports de force concernant les nominations ont été surmontés, a estimé le Représentant spécial, il faut s'attendre à ce que les autorités gouverne le pays de façon plus efficace.

Notant avec satisfaction un regain d'intérêt pour le processus de paix dans le pays, M. Haysom a pris acte de la volonté exprimée par le gouvernement afghan de négocier directement avec les Talibans.

En revanche, le Représentant spécial a indiqué que ces derniers n'avaient toujours pas fait entendre clairement leur souhait de négocier avec le gouvernement afghan.

« Sans des pourparlers directs, aucun progrès significatif en faveur de la paix ne pourra être accompli, un argument que je continue de souligner dans mes conversations avec les représentants des Talibans », a insisté M. Haysom.