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Au Turkménistan, Ban Ki-moon affirme qu'il ne peut y avoir de développement sans respect des droits de l'homme

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Au Turkménistan, Ban Ki-moon affirme qu'il ne peut y avoir de développement sans respect des droits de l'homme

Les efforts entrepris en faveur du développement durable et de la stabilité mondiale doivent s'accompagner d'un engagement fort pour les droits de l'homme et du renforcement de l'état de droit, a déclaré samedi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, concluant au Turkménistan une série de visites dans cinq pays d'Asie centrale.

Dans un discours prononcé dans la matinée à l'Université internationale de sciences humaines et du développement à Achgabat, la capitale turkmène, le Secrétaire général a salué les mesures encourageantes prises par le Turkménistan pour construire un avenir respectueux du climat, et notamment l'adoption d'une stratégie nationale sur les changements climatiques et l'intention déclarée du gouvernement d'approuver rapidement un plan d'action pour mettre en œuvre une économie verte.

Dans une région marquée par des problèmes liés à l'eau, au climat et à l'environnement, M. Ban a salué les efforts réalisés par les autorités turkmènes afin de coopérer avec les Etats voisins pour trouver des solutions durables et pacifiques au changement climatique et au besoin croissant de développement durable.

Les remarques du Secrétaire général sont intervenues alors que l'ONU et la communauté internationale s'apprêtent cette année à adopter un nouveau programme de développement pour l'après-2015 en septembre à New York et à conclure un accord global décisif sur le climat en décembre à Paris.

Malgré tous ces efforts, M. Ban a cependant noté que la recherche du développement doit s'accompagner d'un engagement fort en faveur des droits humains.

« Il n'y a pas de paix sans développement. Pas de développement sans paix. Et aucun des deux n'est possible sans le respect des droits de l'homme », a-t-il déclaré.

Affirmant que les violations des droits de l'homme sont « souvent le signe que le pire est à venir”, M. Ban a mis l'accent sur son initiative 'Human Rights Up Front', dont l'objectif est de remédier aux violations des droits de l'homme suffisamment rapidement afin qu'elles ne dégénèrent pas.

A ce titre, il a exprimé son inquiétude face à la « détérioration de certains aspects des droits de l'homme » et au « rétrécissement de l'espace démocratique » en Asie centrale. La restriction des libertés, a-t-il averti, peut créer « une illusion de stabilité à court terme », mais constitue en définitive « un terreau pour les idéologies extrémistes ».

« L'incapacité à respecter les droits de l'homme, à construire des institutions responsables, à promouvoir la participation politique et à créer des opportunités pour tous génère des écarts », a poursuivi le Secrétaire général. « Il faut adresser aux jeunes ce message : la démocratie en Asie centrale peut fonctionner ».

« Partout dans le monde, la meilleure façon de faire face aux menaces n'est pas par plus de répression, mais par plus d'ouverture, plus de droits humains. La route vers un avenir stable passe par le renforcement de l'état de droit, par la lutte contre la corruption, par la garanti d'un pouvoir judiciaire indépendant, par le respect de la liberté des médias, par la construction de sociétés justes, par l'autonomisation des citoyens », a-t-il ajouté.

Lors d'une conférence de presse à laquelle il a participé plus tard dans la journée aux côtés du Président turkmène Gurbanguly Berdimuhamedov, M. Ban a insisté à nouveau sur l'importance du respect des droits de l'homme pour le développement et a salué la décision du gouvernement turkmène de créer un Bureau de l'Ombudsman pour protéger et promouvoir les droits humains dans le pays.

“Nous sommes impatients de continuer à travailler étroitement avec le gouvernement et le peuple du Turkménistan pour faire progresser les piliers de la paix, du développement et des droits humains des Nations Unies », a-t-il déclaré à cette occasion.

Pour marquer la fin de sa visite dans la région, le chef de l'ONU a par ailleurs effectué une visite du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, situé à Achgabat.

Lors d'une rencontre avec le personnel du Centre, M. Ban a souligné combien la diplomatie préventive est l'une de ses priorités afin de promouvoir une compréhension mutuelle entre Etats.

« Je suis convaincu que la diplomatie préventive reste un outil pertinent et efficace pour maintenir la paix et la sécurité internationales et créer les conditions d'un développement stable et durable », a dit le Secrétaire général, qui devait quitter la région dans la soirée.