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Le HCR s'inquiète du sort des réfugiés qui affluent dans les Balkans occidentaux

Des réfugiés syriens munis de leur passeport montant à bord d'un ferry entre l'île grecque de Kos et Athènes où ils seront enregistrés. Photo HCR/S. Baltagiannis
Des réfugiés syriens munis de leur passeport montant à bord d'un ferry entre l'île grecque de Kos et Athènes où ils seront enregistrés. Photo HCR/S. Baltagiannis

Le HCR s'inquiète du sort des réfugiés qui affluent dans les Balkans occidentaux

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est déclaré vendredi préoccupé par les risques croissants auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants dans les Balkans occidentaux, alors qu'ils sont de plus en plus nombreux à emprunter cette voie d'accès à l'Europe occidentale.

« Hommes, femmes et enfants doivent souvent marcher pendant plusieurs jours, s'exposant pour certains à la violence, aux mauvais traitements ou aux accidents le long des voies ferrées », a déclaré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève.

« Ce que l'on désigne désormais du nom de 'route des Balkans occidentaux' fait l'objet d'une augmentation spectaculaire du nombre de réfugiés et de migrants », a-t-il ajouté, précisant que certains d'entre eux demandent l'asile dans les Balkans alors que d'autres poursuivent leur route vers l'Europe occidentale.

Entre 2012 et 2014, a estimé M. Edwards, le nombre total de demandeurs d'asile dans les Balkans occidentaux a été multiplié par quatre, passant de 5.000 à 20.000. En 2015, ces chiffres sont encore en en nette augmentation, alors que plus de 22.000 demandes d'asile ont été déposées rien qu'en Serbie au cours des cinq premiers mois de l'année, soit six fois plus que l'an dernier à la même période, a expliqué le porte-parole du HCR.

« Près de 10.000 nouveaux demandeurs d'asile ont été enregistrés par les autorités [serbes] uniquement pour le mois de mai », a-t-il poursuivi, notant que les autorités et la société civile dans le sud de la Serbie peinent actuellement à fournir une aide humanitaire de base et des hébergements aux 200 demandeurs d'asile traversant en moyenne chaque jour la frontière avec l'ex-République yougoslave de Macédoine.

Le HCR estime également qu'un nombre au moins égal de réfugiés et migrants non enregistrés, nécessitant potentiellement une protection international, transitent régulièrement à travers la région avec l'aide de passeurs.

« La grande majorité d'entre eux cherchent à rejoindre l'Europe occidentale en traversant la Hongrie », a précisé M. Edwards.

Selon le HCR, la plupart des réfugiés et migrants empruntant la route des Balkans occidentaux proviennent de la Syrie, l'Afghanistan, l'Iraq, l'Erythrée et la Somalie.

« Ils arrivent essentiellement via la Grèce, et avec la flambée récente des arrivées par voie de mer dans le pays, le nombre de personnes qui entreprend ce voyage devrait continuer à croître », a prédit le porte-parole.

La situation est particulièrement difficile dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, a-t-il ajouté, où les réfugiés et les migrants suivent des voies ferrées et des routes de montagne, marchant pendant plusieurs jours et s'exposant à des accidents ferroviaires et d'origine naturelle, ainsi qu'à des abus et menaces de la part des trafiquants et des réseaux criminels

Pour répondre à cette situation, le HCR préconise depuis le début des années 1990 une amélioration des systèmes d'asile dans cette région.

« Les capacités existantes sont insuffisantes comparées au flux des arrivées », a déclaré M. Ewards, qui travaille notamment avec l'ex-République yougoslave de Macédoine afin que les autorités modifient la loi sur l'asile et la protection temporaire des réfugiés.