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Afrique centrale : l'ONU s'inquiète des graves problèmes de sécurité dans la région

Des enfants et des adultes déplacés dans un camp derrière l'aéroport de Bangui, en République centrafricaine (RCA). Photo : UNICEF / Pierre Terdjman
Des enfants et des adultes déplacés dans un camp derrière l'aéroport de Bangui, en République centrafricaine (RCA). Photo : UNICEF / Pierre Terdjman

Afrique centrale : l'ONU s'inquiète des graves problèmes de sécurité dans la région

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré jeudi gravement préoccupé par les graves problèmes de sécurité que connaissent certaines parties d'Afrique centrale relevant de la responsabilité du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (BRENUAC).

Dans une déclaration publiée par la Présidence du Conseil, les membres de cet organe se sont notamment inquiétés de la crise en cours en République centrafricaine et ses répercussions sur la région, de la persistance de la menace constituée par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et de la poursuite des activités terroristes de Boko Haram dans les pays de la sous-région.

Le Conseil a ainsi « condamné avec la plus grande fermeté les attaques terroristes menées par Boko Haram depuis 2009, qui ont entrainé d'immenses et tragiques pertes en vies humaines et mettent en péril la paix et la stabilité en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale ».

Les membres du Conseil ont également condamné « les attaques effroyables commises par la LRA, dont celles susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, ainsi que les violations du droit international humanitaire et les atteintes aux droits de l'homme perpétrées par la LRA, y compris le recrutement et l'emploi d'enfants en période de conflit armé, les meurtres, les mutilations, les viols, l'esclavage sexuel et autres violences sexuelles et enlèvements qui lui sont imputable ».

Notant que la présence de hauts dirigeants de la LRA continue d'être signalée dans l'enclave contestée de Kafia Kingi, à la frontière entre la République centrafricaine, le Soudan du Sud et le Soudan, le Conseil s'est inquiété de ce que la LRA continue de « menacer la sécurité de la région, tout particulièrement en République centrafricaine et en République démocratique du Congo ».

Concernant tout particulièrement la République centrafricaine, les membres du Conseil demeurent préoccupés par la gravité de la crise nationale qui secoue le pays et condamnent vigoureusement la « coopération de circonstance qui s'est nouée dans ce pays entre la LRA et d'autres groupes armés, notamment des combattants de l'ex-Séléka ».

Le Conseil a demandé « à nouveau qu'il soit rapidement donné suite à toutes les conclusions du Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armés relatives à la situation des enfants victimes de la LRA ».

A cet égard, le Conseil a appelé les pays dans lesquels sévit la LRA qui ne l'ont pas encore fait à arrêter des directives pour la prise en charge des enfants rescapés de la LRA et leur remise à des organismes civils de protection de l'enfance.

Le Conseil s'est par ailleurs félicité du concours que le BRENUAC apporte, en collaboration avec le avec le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (BRSAO), aux activités régionales de lutte contre la piraterie menées pour remédier à l'insécurité maritime dans le golfe de Guinée, qui continue de porter préjudice aux Etats d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest.

Informant le Conseil sur la situation dans la région, le Représentant spécial du Secrétaire général dans la sous-région et Chef du BRENUAC, Abdoulaye Bathily, a listé un certain nombre de difficultés traversées actuellement par l'Afrique centrale, y compris des tensions pré-électorales croissantes, une crise économique aggravée par la chute des prix du brut pour les pays producteurs de la région, la hausse du chômage, des actes terroristes menés notamment par Boko Haram et la LRA et l'impact transfrontalier des crises dans un certain nombre de pays de la région comme au Burundi et en République centrafricaine.

Dans ce dernier cas, M. Bathily a noté que, en dépits des progrès réalisés au Forum de Bangui, la crise en République centrafricaine continue d'avoir des conséquences régionales du fait des centaines de milliers de réfugiés, des violations graves des droits de l'homme, de la prolifération des armes légères et de petit calibre et de la croissance de la criminalité liée aux gangs qu'elle a occasionnés.