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Burundi : Ban Ki-moon condamne toute tentative d'évincer le gouvernement par la force

Le PAM assiste des dizaines de milliers de réfugiés du Burundi qui ont fui vers les pays voisins. Photo PAM
Le PAM assiste des dizaines de milliers de réfugiés du Burundi qui ont fui vers les pays voisins. Photo PAM

Burundi : Ban Ki-moon condamne toute tentative d'évincer le gouvernement par la force

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré jeudi fortement préoccupé par l'évolution de la situation au Burundi depuis fin avril et a condamné toute tentative d'évincer le gouvernement par la force.

Le Burundi est en proie à une vague d'agitation depuis le 26 avril, date à laquelle le parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie–forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), a décidé d'investir le Président Pierre Nkurunziza comme candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans le pays le 26 juin prochain.

L'opposition burundaise, estimant qu'une troisième candidature du Président sortant est anticonstitutionnelle, a appelé à manifester contre cette nomination, provoquant une vague de violence et de répression de la part des autorités contre les manifestants.

Selon la presse, dans ce contexte de crise politique, un général de l'armée burundaise a annoncé mercredi 13 mai la destitution du Président Nkurunziza, ce que la Présidence a immédiatement démenti. M. Nkurunziza se trouvait au moment des faits en Tanzanie, pour un sommet extraordinaire de chefs d'Etat d'Afrique de l'Est.

Dans un communiqué de presse rendu public par son porte-parole, le Secrétaire général a fermement condamné « toute tentative d'évincer par la force un gouvernement élu » et a appelé au strict respect de la constitution du Burundi et de l'Accord d'Arusha.

M. Ban a lancé un « appel urgent au calme et à la retenue », exhortant tous les leaders politiques et militaires à « clairement et ouvertement rejeter tout acte de violence », y compris de la part de leurs partisans, et à « s'abstenir de toute acte de vengeance ».

Le Secrétaire général a souligné que toute personne ayant commis ou ayant donné l'ordre de commettre des violations des droits de l'homme sera tenue pour responsable.

« Les Nations Unies rappellent aux autorités burundaises leur obligation d'assurer la protection de tous les citoyens Burundais, ainsi que la sécurité de leur personnel et de leurs locaux », a poursuivi M. Ban.

Le Secrétaire général a par ailleurs salué le leadership de la Communauté d'Afrique de l'Est (CEA) et a réaffirmé sa volonté de travailler en collaboration avec la CEA et l'Union africaine, par l'intermédiaire de son Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, afin de résoudre la crise au Burundi.

M. Ban a enfin exhorté les Burundais à établir un environnement « propice à la conduite d'élections inclusives, paisibles, libres et crédibles » dès que possible.

Parallèlement à la déclaration du Secrétaire général, les agences humanitaires des Nations Unies ont convenu jeudi d'élaborer un plan d'intervention régional pour faire face à l'afflux de réfugiés burundais fuyant vers les pays voisins.

Les représentants régionaux de l'Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM) sont parvenus à un accord suite à deux jours de consultations inter-agences à Nairobi, au Kenya.

Le plan sera finalisé avant la fin mai et couvrira une période initiale de six mois à compter du 1er avril 2015, date à laquelle l'afflux de réfugiés a commencé.

L'ONU estime qu'environ 55.000 demandeurs d'asile en provenance du Burundi ont cherché refuge au Rwanda, en Tanzanie et en République démocratique du Congo (RDC) au cours des six dernières semaines.