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Yémen : l'envoyé de l'ONU appelle les parties à ne pas réagir aux provocations

En raison des pénuries de carburant, des charrettes tirées par des ânes sont encore utilisées pour fournir de l'eau potable aux personnes déplacées à l'intérieur à Hodeida, au Yémen. Photo : l'OMS
En raison des pénuries de carburant, des charrettes tirées par des ânes sont encore utilisées pour fournir de l'eau potable aux personnes déplacées à l'intérieur à Hodeida, au Yémen. Photo : l'OMS

Yémen : l'envoyé de l'ONU appelle les parties à ne pas réagir aux provocations

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a appelé les parties au conflit à éviter les provocations qui pourraient menacer la trêve humanitaire de cinq jours qui a débuté mardi.

Ismail Ould Cheikh Ahmed a salué cette trêve qui permet aux Nations Unies et à ses partenaires d'accroître l'assistance humanitaire aux civils dans le besoin mais a exprimé son inquiétude concernant les accrochages sporadiques observés dans certains endroits, a précisé un porte-parole de l'ONU dans une note à la presse publiée mercredi soir.

« Rappelant l'importance de cette trêve, l'Envoyé spécial du Secrétaire général appelle les médias à jouer un rôle positif pour aider à apaiser les tensions et appelle toutes les parties à éviter de réagir aux provocations destinées à fragiliser la trêve et qui pourraient entraîner une reprise de la violence », a ajouté le porte-parole.

« Davantage de violence pourrait gêner la livraison de l'assistance humanitaire aux Yéménites et fragiliser les perspectives d'un cessez-le-feu permanent et d'un retour au processus politique », a-t-il encore dit.

Depuis que le conflit a éclaté au Yémen mi-mars 2015, plus de 1.400 personnes ont été tuées et près de 6.000 blessées, dont environ la moitié de civils.

L'Envoyé spécial a conclu jeudi sa première visite au Yémen depuis sa nomination. Lors de cette visite, il a rencontré plusieurs dirigeants politiques ainsi que des représentants de la société civile. Avant sa visite, il s'est aussi rendu dans plusieurs pays de la région, dont l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"Il continuera ses consultations dans la région dans le cadre de ses efforts pour garantir que la communauté internationale et la région travaillent ensemble pour aider à assurer la paix au Yémen et le retour à un dialogue inclusif mené par les Yéménites sur l'avenir du pays", précise un communiqué de presse de l'Envoyé spécial publié jeudi.

De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a parlé jeudi au téléphone avec le Vice-Président et Premier ministre du Yémen, Khaled Mahfoudh Abdullah Bahah, de la situation dans le pays, a indiqué son porte-parole lors d'un point de presse à New York.

Lors de cette conversation, le chef de l'ONU a souligné combien il était important de s'assurer que la trêve humanitaire soit pleinement opérationnelle. Il a répété qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit et souligné qu'il organiserait bientôt une réunion avec les parties prenantes yéménites dans un pays tiers.

Concernant la fourniture de l'assistance, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que les premières 24 heures de la trêve ont d'abord permis de réapprovisionner les stocks tandis que des équipes médicales mobiles se sont rendues dans des zones affectées à Amran, Hajjah et Hodeida.

Deux navires transportant 420.000 litres de carburant pour les opérations humanitaires sont amarrés à Hodeida depuis le 9 mai et le carburant est désormais distribué aux partenaires humanitaires, a précisé OCHA.