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Yémen : l'ONU s'inquiète de l'impact des combats et de la pénurie de carburant sur les civils

Une cargaison de médicaments et de fournitures médicales de l'OMS arrivant à Sanaa, au Yémen. Photo OMS Yémen
Une cargaison de médicaments et de fournitures médicales de l'OMS arrivant à Sanaa, au Yémen. Photo OMS Yémen

Yémen : l'ONU s'inquiète de l'impact des combats et de la pénurie de carburant sur les civils

Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a appelé jeudi l'ensemble des parties au Yémen à permettre au secteur commercial et aux agences humanitaires d'acheminer des provisions indispensables de carburant et de nourriture à l'intérieur du pays.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré jeudi gravement préoccupé par l'impact sur les civils de la poursuite des combats au sol et des bombardements aériens au Yémen.

Dans un communiqué de presse rendu public par son porte-parole, M. Ban s'est inquiété de rapports récents faisant état d'attaques contre des civils et des infrastructures civiles, dont des hôpitaux, des entrepôts humanitaires et des camps de l'ONU.

« Nous avons reçu des rapports crédibles concernant des familles prises au pièges par les bombardements à Aden et des snipers prenant pour cible des civils dans la rue », a regretté le Secrétaire général, précisant que plus de 1.200 yéménites ont été tués et 300.000 ont fui leurs foyers au cours des six dernières semaines.

La violence a sévèrement entravé l'acheminement de nourriture, de carburant et de soins de santé, a regretté M. Ban, précisant que tous les aéroports sont désormais fermés au trafic civil et que les livraisons par voie maritime sont retardées.

Aussi, le Secrétaire général a-t-il exhorté les parties au conflit à mettre un terme aux attaques contre les civils et les infrastructures civiles et à garantir un accès sécurisé et fiable aux travailleurs humanitaires afin qu'ils puissent fournir une aide alimentaire à des millions de personnes dans le besoin.

Tout en renouvelant son appel en faveur d'un cessez-le-feu immédiat, M. Ban a demandé instamment la reprise immédiate des importations de combustibles pour éviter d'alourdi le bilan humanitaire déjà catastrophique au Yémen.

Faisant écho à l'appel du Secrétaire général, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a appelé jeudi l'ensemble des parties au Yémen à permettre au secteur commercial et aux agences humanitaires d'acheminer des provisions indispensables de carburant et de nourriture à l'intérieur du pays.

La pénurie de carburant menace d'interrompre l'acheminement par le PAM de rations alimentaires d'urgence aux populations de sept gouvernorats yéménites (Aden, Sana'a, Hajjah, Hudayda, Amran, Al Mahwit et Dhamar), a déclaré l'agence de l'ONU dans un communiqué de presse.

« Nous avons atteint un point où il ne nous est plus possible d'acheminer la nourriture de nos entrepôts jusqu'aux personnes qui en ont désespérément besoin », a expliqué la Directrice du PAM au Yémen, Purnima Kashyap. « Près de la moitié de la population du pays est en état d'insécurité alimentaire, ce qui implique que de nombreuses familles ne savent pas d'où proviendra leur prochain repas ».

Plus tôt dans la semaine, le PAM a en effet épuisé ses stocks de carburant dans le gouvernorat d'Hudayda, à l'ouest du pays, où il n'est plus à même de poursuivre ses distributions de nourriture. Les stocks de carburant seront également bientôt écoulés dans les six autres gouvernorats où le PAM a prépositionné des vivres pour ses opérations d'aide humanitaire.

Selon l'agence, plus de 200.000 litres de carburant supplémentaires sont nécessaires pour continuer à distribuer les vivres stockés dans ses entrepôts, en quantité suffisante pour nourrir 1.4 million de personnes pendant un mois.

« Nous appelons toutes les parties belligérantes au Yémen à permettre au secteur commercial et aux agences humanitaires d'acheminer de la nourriture, du carburant et des fournitures afin de pouvoir répondre aux besoins grandissants de millions de personnes affectées par le conflit en cours », a déclaré Mme Kashyap.

Le Yémen, qui importe près de 90% de ses denrées alimentaires de base, est aujourd'hui dans l'impossibilité d'importer de la nourriture et de la faire circuler dans le pays.