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Le HCR s'engage à appuyer l'UE pour répondre aux drames en Méditerranée

Des migrants secourus en juin 2014 après avoir tenté la traversée en mer Méditerranée. Photo HCR/A. D'Amato
Des migrants secourus en juin 2014 après avoir tenté la traversée en mer Méditerranée. Photo HCR/A. D'Amato

Le HCR s'engage à appuyer l'UE pour répondre aux drames en Méditerranée

Les drames de la migration en Méditerranée ont fait en avril plus de 1.700 morts alors qu'environ 40.000 personnes ont effectué la traversée depuis début 2015, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui s'engage à appuyer l'Union européenne pour répondre à cette tragédie.

« Les traversées en bateau résultent d'un phénomène de migrants, mais aussi de réfugiés qui représentent la moitié de la population ayant traversé la Méditerranée en 2014 en quête de refuge après avoir fui les guerres et les persécutions. Les réfugiés ayant fui la guerre doivent bénéficier d'alternatives à la traversée de la Méditerranée à bord de bateaux de passeurs », a dit un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.

Concernant les mesures annoncées à Luxembourg et à Bruxelles cette semaine, le HCR estime qu'elles sont une première étape importante vers une action européenne collective, la seule approche envisageable pour gérer un problème de nature transnational et à grande échelle. « Nous sommes prêts à travailler étroitement avec l'UE et ses États membres sur la base de certaines des mesures annoncées », a dit M. Edwards.

Le HCR se félicite tout particulièrement que le financement des opérations maritimes conjointes ait été triplé et que celles-ci soient dotées de ressources d'une ampleur comparable à l'opération italienne Mare Nostrum. Cette opération de recherche et de sauvetage avait été lancée en octobre 2013 et a permis de sauver 150.000 personnes avant d'être interrompue à la fin 2014. Elle a été suivie par d'autres opérations moins efficaces.

« Sans alternative réaliste et substantielle pour les personnes en quête de sécurité, l'intensification nécessaire des efforts internationaux pour la répression contre les passeurs et les trafiquants demeurera peu efficace », a déclaré Adrian Edwards.

Selon le HCR, davantage doit être fait pour éliminer les causes profondes poussant les personnes à fuir, et pour aider plus efficacement les gouvernements à protéger les réfugiés en assurant le plein respect des droits humains.

« Avec la prochaine mise en œuvre de ces mesures par les institutions de l'UE et des États membres ainsi que le travail de la Commission sur le développement d'un Agenda européen pour les migrations, le HCR appellera à élargir l'éventail des mesures proposées, et à adopter un plan global garantissant les principes d'humanité, de solidarité et de respect des droits humains », a indiqué Adrian Edwards. « Le HCR intensifie sa propre réponse à cette crise et nous sommes prêts à travailler en collaboration avec nos partenaires européens ».

De son côté le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a souligné que beaucoup de ceux qui fuient la Libye sont des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile dans une situation très vulnérable en Libye.

« Sur fond de violence et d'anarchie, ils risquaient d'être tués, torturés, enlevés et attaqués physiquement », a déclaré vendredi le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève. « La détention de ces personnes en Libye était répandue et prolongée ».

Il a indiqué qu'à la suite de visites de plusieurs centres de détention, la division des droits de l'homme de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) s'est dite très préoccupée concernant la surpopulation carcérale, le manque de nourriture et les mauvaises conditions d'hygiène. La MANUL a également reçu des informations faisant état de mauvais traitements physiques ou verbaux, de violence sexuelle et de confiscation de pièces d'identité.