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L'ONU appelle les leaders religieux à faire du dialogue une arme contre l'extrémisme violent

Le Secrétaire général Ban Ki-moon lors du débat de l'Assemblée générale sur la promotion de la tolérance. Photo ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général Ban Ki-moon lors du débat de l'Assemblée générale sur la promotion de la tolérance. Photo ONU/Eskinder Debebe

L'ONU appelle les leaders religieux à faire du dialogue une arme contre l'extrémisme violent

Lors du second jour d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies visant à promouvoir la tolérance et la réconciliation pour lutter contre la menace grandissante de l'extrémisme violent, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les leaders religieux du monde entier à faire usage du dialogue comme d'un antidote contre les tensions sectaires.

Lors de la seconde journée d'une réunion spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies visant à promouvoir la tolérance et la réconciliation pour lutter contre la menace grandissante de l'extrémisme violent, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les leaders religieux du monde entier à faire usage du dialogue comme d'un antidote contre les tensions sectaires.

« Hier, nous avons eu un débat constructif sur la façon dont nous pouvions encourager l'établissement de sociétés pacifiques et inclusives, et contrer l'extrémisme violent. Aujourd'hui, nous portons notre attention sur ce que vous, en tant qu'hommes et femmes bénéficiant d'une grande influence sur les populations du monde entier, pouvez et devez faire pour contribuer à cette entreprise vitale », a déclaré M. Ban à l'ouverture de cette seconde journée de discussions au siège de l'ONU, à New York.

Cet évènement, organisé à l'initiative du Secrétaire général, du Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Sam Kutesa, et du Haut-Représentant de l'Organisation pour l'Alliance des civilisations, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, rassemble depuis le 21 avril les Etats membres et des leaders religieux du monde entier autour d'un débat sur la promotion de la tolérance et de la réconciliation.

S'il s'est dit indigné par les récents assassinats et destructions du patrimoine culturel perpétrés par des extrémistes « invoquant cyniquement la religion comme guide », M. Ban a cependant appelé les participants à adopter une vision élargie de l'extrémisme violent.

« L'extrémisme violent n'est pas une problématique nord-sud ou est-ouest. Il n'est pas cantonné à une région ou à une religion spécifique. Il transcende les frontières et est présent dans le monde entier. Ce n'est pas la religion qui commet des violences ; ce sont les hommes », a affirmé le chef de l'ONU, renvoyant dos à dos les atrocités commises par l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL), Boko Haram, Al-Chabab et Al-Qaida, d'une part, et les discours racistes et préjugés s'exerçant à l'encontre des personnes de confession ou de culture différentes dans le monde entier.

M. Ban a par la suite présenté aux participants les grands traits de ce qui, selon lui, permettrait d'enrayer la montée de l'extrémisme violent.

« Tout d'abord, nous devons promouvoir le dialogue en tant qu'antidote contre les tensions sectaires. [ …] Deuxièmement, nous devons nous attaquer aux facteurs permettant aux extrémistes violents d'attirer des nouvelles recrues », a dit le Secrétaire général aux leaders religieux présents à l'évènement.

S'adressant ensuite aux représentants des Etats membres, M. Ban les a exhortés à tout mettre en œuvre pour mettre un terme aux inégalités, à la pauvreté et au manque d'opportunités, qui constituent dans leurs sociétés respectives le principal terreau de recrutement des jeunes par les extrémistes.

« Les missiles tuent sans doute les terroristes. Mais je suis convaincu que seule la bonne gouvernance tuera le terrorisme », a dit le Secrétaire général.

Ce débat sur la promotion de la tolérance et de la réconciliation sera suivi du 23 au 24 avril par une conférence sur le rôle des leaders religieux dans la prévention de l'incitation aux crimes d'atrocité, organisée à Fès, au Maroc, à l'initiative du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide, du Centre international Roi Abdullah Ben Abdelaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel et de la Délégation interministérielle aux droits de l'homme du Maroc.